Songyé Nsapo 3 (G5)
Fiche technique
- Taille :
Largeur de tête : 27 x 29,5 cm au plus large.
- Hauteur :
47 cm et hauteur du manche 37 cm - Poids :
795 grammes. - Matériaux :
Fer forgé, bois, peaux de serpent. - Pays :
République Démocratique du Congo. - Peuple :
Bantoue. - Ethnies :
Songyé, Nsapo. - Période estimée :
Années 1900-1930 - Autres informations :
Ex collection Française « delcampe ».
Collection Mémoire-africaine.
- Réf. littéraires :
Kilonda, haches des Songye et voisin, Luc Lefebvre & Danny de Waele.
Afrikanische Waffen p161/163 Werner Fischer Manfred A. Zirrngibl.
Beauté fatale, armes d’Afrique centrale Jan Elsen.
Léopoldville Liége / Liége Kinshasa,
les collections africaines de l’université de Liège.
Synopsis
L’éclat brûlant du métal (suite)
Chaque métal livre sa signification, le cuivre rouge évoque le sang, la vie, le soleil et est dès lors relié à l’astre du jour.
L’éclat blanc du fer rappelle les néoménies, l’énergie lunaire, les ancêtres et est ainsi relié aux forces de la nuit.
Ces représentations montrent la participation de l’ancêtre aux énergies du soleil et de la lune.
Jour et nuit, elles témoignent de sa vigilance constante, visant à protéger la collectivité.
Les couleurs évoquent aussi le passage du Bukishi wa ntoshi (blancheur) au Bukishi nkula (rouge).
Les vis, les clous, les feuilles de métaux agrafées qui ornent parfois les sculptures et les armes sont des signes de richesse, de pouvoir ou d’identité.
Il n’est pas exclu que ces signes soient liés à des incantations ou à des rituels divinatoires.
Les parties en fer torsadées soulignent l’aspect protecteur du fer.
Le cuivre rouge, appelé « or rouge » au Gabon, avait parfois des teintes violacées et s’oxydait.
Il était présent sur les effigies, les armes, tout comme le laiton, de tonalité plus jaune, alliage de cuivre et de zinc, comprenant parfois une pointe de nickel.
Le Katanga était indiscutablement source de cuivre pour le pays songyé.
Les croisettes et les barres de cuivre étaient très prisées.
Connues dès le Ve siècle , on en trouva, du XIIIe au XVIIe siècle, dans les fouilles protohistoriques de la dépression de l’Upemba.
Elles se répandirent en Zambie, au Zimbabwé et au Mozambique.
Descriptif de l'objet
Belle hache du 5ème groupe à lame non symétrique à deux branches principales et une torsadée d’un bout à l’autre.
Cette hache possède une branche centrale désaxée par rapport au centre de la lame pleine.
Elle est doublée à l’emplacement de ses deux longues figures kifwébé et collée dos à dos.
Les deux têtes sont en fort relief, de section arrondie, longues et avec une insertion de cuivre rouge rectiligne verticale traversant le visage.
Cette particularité très rare se trouve sur les six têtes de cette arme, trois sur une face et trois sur l’autre (recto-verso).
La troisième tête se trouvant sur la branche pleine du bas légèrement galbé.
Le bout de lame pleine est arqué et se termine en bas avec une pointe extérieure ; en haut l’arrêt est droit.
La branche supérieure torsadée est en courbe importante vers l’intérieur et se rapproche de la branche centrale.
Elle se fixe un peu avant l’arrêt en angle droit, ce qui donne une lame à volume asymétrique.
Le fer plein est gravé de deux lignes de points parallèles jusqu’au bout de l’angle droit et vers la pointe avec un décor en point rectangulaire.
Quelques petites gravures en lignes de points sont présentes, posées sur la double ligne et réparties sur la longueur.
Le manche a son bulbe à peine bombé, puis continue sur une lancée cylindrique jusqu’au bout.
Il est entièrement recouvert de peau de serpent à petites écailles cousues.
Classement par groupes des haches Songyé Nsapo.
G1 : Lame pleine.
G2 : Cuivre et laiton.
G3 : Haches à branches.
G4 : Haches asymétriques.
G5 : Haches atypiques.
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