Cimier Yoruba "Egun" / Nigéria

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Baali Ivoire 1

Fiche technique

  • Taille
    Largeur de tête : 16 cm au plus large. 
  • Hauteur :
     62 cm.
  • Poids : 
    516 grammes.
  • Matériaux : 
    Fer forgé, fibres  et ivoire.                                                                         
  • Pays : 
    République Démocratique du Congo.
  • Peuple :
    Congolais.
  • Ethnies : 
    Baali.
  • Période estimée : 
    Années 1880-1920
  • Autres informations :
    Salle des ventes Salorges enchères Nantes.
    Collection Mémoire-africaine.
  • Réf. littéraires : 
    Panga na visu p 152.
    Tribal arms monographs vol 1/n°3 p 41.
    Beauté fatale p 191.

Synopsis

Les hommes-léopards (analyses:Hypothèses)


Les Aniotas, anioto ou anyoto, dits aussi « hommes-léopards », sont membres d’une société secrète africaine ayant une base de religiosité animiste.
Cette société est réputée recruter ses cadres parmi les sorciers villageois sans pour autant revêtir la structure hiérarchisée d’une secte.
Ils étaient actifs autrefois au Congo belge, dans la région des Babali du Haut Aruwimi et pratiquaient l’assassinat rituel en simulant une attaque de léopard, aussi appelé panthère, dont la motivation première serait la vengeance.

  Les hommes-léopards étaient intimement liés à l’association initiatique du mambela.
Les chefs ou sorciers choisissaient parmi eux les futurs hommes-léopards ou anioto, qu’ils formaient au combat.
Le secret total et la solidarité absolue entre initiés du même groupe a certainement favorisé la naissance de l’aniotisme au sein du mambela.
Mais la mise en place des structures coloniales a effrité les pouvoirs des chefs ethniques, politiques et judiciaires des grands initiés détenteurs de ces pouvoirs.
Ceci peut avoir conduit les chefs à ériger en système le meurtre rituel, seul moyen de restaurer par la crainte le pouvoir vacillant de leurs dirigeants traditionnels.
Ce qui expliquerait qu’au moment de l’indépendance, ces mêmes pouvoirs se soient attaqués aux leaders africains qui allaient prendre la place de l’administration coloniale.
D’autres évoquent que leurs membres avaient fini par collaborer avec le colonialisme belge, voire tiraient de ce régime une garantie de pérennité de leur pouvoir.
Avec l’initiation des hommes-léopards au combat, cérémonie qui comportait notamment l’absorption de plantes excitantes, on constate que l’aire de dispersion de ces rites coïncidait avec l’aire où se sont manifestés des contacts fréquents entre les diverses populations conquérantes et ceux-ci.
Cette société apparut dans la zone de Beni vers 1893 par l’entremise des Bapakombe qui étaient en relation très étroite avec les Babali et les Bombo, les grands initiateurs « anyotiques ».

Dans la forêt, l’initiation se déroulait, la nuit, dans le secret.
Dans une hutte, le candidat devait, chaque jour, aspirer sept fois une poudre magique et absorber un breuvage.
Ces produits entraînaient les initiés dans une démence psychologique à tel point qu’ils pouvaient rugir comme un léopard.

(Suite dans Baali 1)

        Reconstitution d’un homme-léopard au Musée de Tervueren (1934).

Descriptif de l'objet

 

Ce grand couteau faucille Baali est dans un état exceptionnel.
Avec sa poignée en ivoire, sa tresse d’habillage de la base de la lame avec ergot et la qualité de la forge en font une arme hiérarchique de chef ou notable.
Malgré sa longueur, la lame est parfaitement rigide, son épaisseur centrale de renfort est décalée par rapport à la face arrière, ce qui occasionne un léger épaulement asymétrique par rapport à l’axe.
La partie centrale de cet arme est traitée en noir, recto-verso
Au-dessus de la poignée, un entourage de fibre rallonge celle-ci sur la partie moins large spécifique au type Baali.
Cette tresse en fibre protège la main du bas de lame et de l’ergot.
La poignée en ivoire est courte en proportion de l’arme.
Elle est de forme elliptique à étranglement central.
Cette poignée est sculptée d’un boudin central épais et d’un petit de chaque côté en superposés.
 
Arme très rare.

@ll@n