Beja 1
Fiche technique
- Taille :
Diamètre : 65 cm au plus large. - Poids :
3 kg. - Matériaux :
Cuir de buffle, fer forgé, cuivre. - Pays :
Afrique de l’est, Soudan, Érytrée, Éthiopie et Égypte. - Peuple :
Tubu. - Ethnies :
Beja, Madhiste. - Période estimée :
Années 1870-1900 - Autres informations :
Salle des vente de Chinon.
Collection Mémoire-africaine.
- Réf. littéraires :
Boucliers d’Afrique, d’Asioe du sud-est et d’Océanie, du musée Barbier-Muller p 90.
Chasseur et guerriers p 66 Musée Dapper.
Afrique, l’art des formes p 168, Marc Ginzberg.
Synopsis
Les Bejas
Le peuple Beja, l’un des groupes ethniques musulmans du Soudan, vit depuis l’Antiquité dans la zone désertique orientale située entre la mer Rouge et le Nil.
Ils descendent de la tribu Guham (tribu Hami).
Ils ont la peau brune et les cheveux bouclés.
Ils sont principalement engagés dans l’agriculture et l’élevage.
Bien qu’ils se soient convertis à l’islam, ils insistent toujours pour utiliser leur propre langue, le beja.
Ils vivent désormais principalement dans l’État soudanais de la mer Rouge et sont également répartis dans d’autres États.
Une minorité de près de 3 millions de Bedjas vit aussi en Égypte, en Éthiopie et en Érythrée.
Selon les sources et le contexte, on observe différentes formes :
Bedauye, Bedawir, Bedawiye, Bedawiyet, Bedjas, Bedjia, Bega, Balawi, Beja, Bejas, Béjja.
Selon l’historien et géographe arabe Al-Yaqubi (-897), six royaumes Bedja auraient existé durant son siècle sur le territoire soudano-érythréen : royaume de Bazin, de Belgin, de Jarin, de Nagash, de Qita’a, et de Tankish.
Le peuple Bedja au XIIe siècle avait une place importante dans le commerce entre l’Égypte et l’Inde.
Les Bejas dominaient la ville d’Aydhâb, au nord de la côte soudanaise.
Ce port était le principal point d’arrivée du kârim, convoi commercial entre le Caire et l’Inde.
La ville d’Aydhâb était également importante pour le transport de pèlerins.
En effet, le port était situé sur la principale route de pèlerinage vers La Mecque pour les populations d’Afrique du Nord et du Sahel. Ainsi, les Bedjas ont troqué leur industrie de la pêcherie des perles pour le transport maritime, faisant payer pour leur protection.
De nombreux Bejas pratiquent le nomadisme.
Ils sont politiquement représentés par le Congrès Beja.
Photo prise en 1884 par Félix Beato lors de l’expédition sur le Nil visant à soulager Khartoum.
N° 2, Beja Warrior, avec son bouclier et sa kaskara, 1884.
Descriptif de l'objet
Très ancien bouclier rond en cuir de buffle de l’ethnie Beja, qu’il nommaient daraga.
Ce spécimen est très ancien, il porte deux découpes cylindriques, une de chaque côté ; certains sont en forme de demi-cercle.
Il est dit à tort ou à raison que ces découpes servent à appuyer la hampe de la lance en défensives.
L’umbo ou protubérance centrale permet de bien saisir la grosse poignée de cuir fixée sur la face interne.
Cette poignée est en cuir épais roulé sur lui-même avec, à chaque bout, une partie plate taillée en pointe de flèche fixée par une lanière de cuir traversant le bouclier.
En renfort par dessus la pointe, une grosse rondelle en cuivre au bord strié est assemblée par rivetage avec, de l’autre côté, une bande de fer large prenant la forme demi ronde de l’umbo.
Sur la face avant, côté umbo, une autre bande de fer croise la première à angle droit, prolongée par un autre morceau qui sert à réparer un coup profond sur le cuir.
Deux autres morceaux sont rivetés par endroits pour rapprocher et réparer des fentes de coups portés par l’adversaire.
Pour les Beja, posséder un daraga équivalait à atteindre l’âge adulte.
@ll@n