Banda Togbo 2
Fiche technique
- Taille :
Largeur : 19 cm au plus large.
- Hauteur :
43,5 cm. - Poids :
391 grammes. - Matériaux :
Fer forgé, cuir. - Pays :
Centrafrique, Soudan du Sud, République Démocratique du Congo. - Peuple :
Banda. - Ethnies :
Togbo, Yakpa, Mbugbu, Wada, Gbodo. - Période estimée :
Années 1880-1920. - Autres informations :
Ventes enchères Lyon.
Collection Mémoire-africaine.
- Réf. littéraires :
Kipinga P 115.
Couteaux de jets ou la collection
d’un peintre groupe 9.
De fer et de fierté P 108.
The Cutting Edge p 62/63.
Synopsis
Ruses et pouvoir !
En période de fuite la perfidie est bien connue :
« Les Togbos fuient.
Mais bientôt leur retraite va se heurter à l’obstacle de la rivière Bangui.
Comment la traverser ? Poursuivie par les colonnes françaises, en train en cette année 1912 d’achever l’occupation des territoires de l’Oubangui-Chari, la tribu n’a pu emporter ses pirogues et n’a pas le temps d’en construire.
Son odyssée va-t-elle se terminer ici ? Mais l’espoir renaît.
Grâce aux palabres entreprises avec les riverains de l’Oubangui, les Banziris, les montrent disposés à assurer le transbordement.
Ils y mettent toutefois une condition : que les Togbos leur remettent leurs armes, le temps de la traversée.
Simple mesure de précaution, estiment les Togbos, et ils acceptent.
La flottille de l’exode atteint le milieu de la rivière avec leurs passagers désarmés et qui, pour rien au monde, ne reviendraient en arrière.
Alors les Banziris exigent un droit de passage imprévu ; il leur faut des esclaves. Et les malheureux Togbos de s’incliner et de livrer nombre d’entre eux.
Même face à l’envahisseur français, les Togbos ne représentaient pour les Banziris qu’un bien dont il y avait profit à s’emparer.
On ne pouvait manquer l’occasion d’augmenter la puissance de la tribu par le recrutement à bon marché d’une main-d’œuvre servile; la volonté de puissance tribale dépassait toute autre considération ».
Marcel Pollaud-Dulin, Aujourd’hui l’esclavage contemporain, compte rendu. Édition de l’ I.N.E.D Janvier 1968.
A partir de ce texte d’époque, on peut tirer plusieurs conclusions.
– Les armes voyageaient beaucoup et elle étaient souvent récupérées par d’autres ethnies;
– Ce qui explique également les transformations et l’évolution des armes, en passant dans les mains d’autres forgerons que ceux d’origine.
– Et de ce fait, la difficulté parfois pour les collectionneurs non avertis à identifier et attribuer ces armes à leurs créateurs.
– Ce témoignage permet également de comprendre les mélanges raciaux et la disparition de certaines ethnies.
Le journal des voyages, 1925. Guerrier Banda, couteaux de jet Togbo-Mbugbu.
Descriptif de l'objet
Ce beau couteau de jet nous vient de d’Oubangui en Centrafrique, du peuple Banda.
A quelques détails près, les ciselures sont pratiquement du même type que le précédent, certainement forgé par les Mbugbu, mais pour les Yakpa, les Togbo etc.
Il est même probable que les Mbugbu n’étaient pas les seuls fabricants, certains de ces modèles étaient repris chez les Sango, yakoma ou Ngbandi.
Les deux têtes du haut se terminent par une pointe en forme de cœur, ce qui lui confère une esthétique assez élancée.
La poignée est recouverte par du cuir qui, je pense, n’est pas d’origine.
@ll@n