Muder, le scorpion ingessana

Cette arme impressionnante classée dans les plus grands couteaux de jet nous vient du Nil Bleu, au Soudan, ou même du nord de la Nubie.
Mais en fait, rien ne nous permet de penser que les Ingessana s’en servaient comme couteau de jet, ni même d’arme.
Sa forme traditionnelle fait référence à l’homme et aux animaux, on l’appelle Muder : scorpion, animal qui est pratiquement toujours représenté sur au moins une face de la lame.
On y voit également d’autres créatures, ou leurs empreintes.
Les Ingessana parlaient de la tête, du cou, de la poitrine et des jambes de ce couteau.
Un motif incisé au cou représente le varan, dont la peau servait à fabriquer les tours de cou que portaient cette ethnie.

Cette arme tout comme sa moitié, en forme de serpent, appelé Saï est décorée sur les deux faces comme les Sengésé chez les Matakam.
Ces grands couteaux sont fabriqués par les Ingessana, bien que ce couteau ait été exporté vers le nord et le sud, on en trouve des répliques jusque chez les Nuba.
Les Ingessana choisissaient eux-mêmes la forme qu’ils voulaient, soit le Saï ou le Muder selon leur goût personnel.

Ingessana Gaam avec son couteau Muder