Cimier Yoruba "Egun" / Nigéria

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Manza 2

Fiche technique

  • Taille
    Largeur de tête : 27 cm. 
  • Hauteur :
    40,5 cm.
  • Poids : 
    446 grammes.
  • Matériaux : 
    Fer forgé, fibres végétales.
  • Pays : 
    Afrique Centrale, Zaïre, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo.
  • Peuple :
    Banda.
  • Ethnies : 
    Manza, « Manja », Ngbaka.
  • Période estimée : 
    Années 1880-1920.
  • Autres informations :
    Ex collection d’une ancienne galerie parisienne.
    Intermédiaire K. Martinenghi. 23/06/2011.
    Collection Mémoire-africaine.
  • Réf. littéraires : 
    Les couteaux de jet du sud, Luc Lefebvre p 41.
    Beauté fatale P 157.
    Couteaux de jet ou la collection d’un peintre, groupe 11.
    Fatal Beauty p 128.
    Kipinga P 122. fig A.

Synopsis

Croyances et magie 2

 

Toutes ces puissances  occultes interviennent constamment dans la vie des hommes, de là un grand nombre de grigris et de talismans portés par l’indigène pour se préserver de toute action maléfique.

Pour la majorité des peuples de l’Oubangui, il y a dans chaque individu :

– Le corps, l’ombre ou double du corps, l’âme immatérielle ou esprit.

Ces trois choses réunies forment l’homme.
L’ombre est inséparable du corps tant qu’il vit.
L’âme peut le quitter momentanément et agir au dehors.
Quand un individu dort, son âme est absente du corps, elle erre à travers le pays.
A son retour, le corps s’anime et se réveille, il peut agir sous l’action de l’âme.
Pendant le repos des corps, les âmes qui les habitent revêtent une vie spirituelle inconnue du corps, c’est le sabbat des âmes.
Les mânes, âmes désincarnées, épient les allées et venues des corps et cherchent à leur nuire, à les capturer pour les emmener avec eux; ils se cachent sous des formes diverses : houe, sagaie, animal..

Souvent des mânes s’acharnent à poursuivre des âmes. L’âme revient précipitamment et entre dans le corps qu’elle habite et où elle est en sécurité.
C’est le brusque réveil du dormeur, le front en sueur sous l’emprise d’une grande frayeur.
C’est l’explication du cauchemar, les mânes matérialisés  sous la forme qui a causé l’effroi.
Quelquefois les mânes capturent l’âme, le corps ayant perdu le souffle qui l’animait ne se réveille plus, il meurt.
Si les mânes blessent l’âme, le corps ressentira la douleur où fut atteinte l’âme.

Pendant toute la durée de l’indisposition du corps, l’âme s’absentera fort peu.
Elle reposera auprès du corps souffrant et ne reprendra ses déplacements qu’à sa complète guérison, ce qui explique les insomnies des malades.
L’âme, spirituelle, semble donc insensible, par elle-même, à la douleur, elle la transmet au corps qui la supporte.
Ne pouvant souffrir, elle ne peut mourir, elle est immortelle.

A la mort du corps, elle ne subit aucun châtiment ni ne reçoit aucune récompense, elle revêt une autre vie où elle conserve son sexe et toute son activité, bonne ou mauvaise.

Après la mort, les éléments qui composent l’homme se dissocient.
Le corps se désagrège et tombe en pourriture, l’ombre n’est plus.
L’âme, qui appartient maintenant au royaume des mânes, revient hanter les lieux où elle a vécu et cherche le corps de son ancien habitat pour s’y reposer.
La boucle est fermée, ainsi va la vie africaine.
Cette croyance en la survie s’applique aussi aux animaux.

(A.M Vergiat, Les rites secrets des primitifs de l’Oubangui, Payot, Paris,1936)

Descriptif de l'objet

Ce couteau de jet ancien par sa forge est très rare par le manque du talon d’une de ses pointes.
En effet, au lieu d’une partie effilée en pointe, le forgeron a forgé un creux, ce qui donne l’apparence d’un bec tronqué ouvert.
Assez insolite, mais ce n’est pas la première fois que je vois cela sur des lames.
Ceci dit c’est quand même relativement rare.

La forge est très belle, épaisse et assez lourde, les pointes sont effilées dans de belles proportions.

La face avant est bien remontée avec un méplat central sur toute la surface et une très belle déclinaison formant les arêtes coupantes.
Les ciselures en lignes parallèles sont en partie effacées sur le corps, mais bien apparentes dans la forme des pointes et de l’ergot inférieur.

La face arrière est légèrement creuse et la poignée est habillée de lanières de cuir tressées.

@ll@n