Cimier Yoruba "Egun" / Nigéria

Vous êtes le

ème visiteur

Nanchéré Hunard 2

Fiche technique

  • Taille
    Largeur de tête : 17 cm au plus large. 
  • Hauteur :
     68 cm.
  • Poids : 
    745 grammes.
  • Matériaux : 
    Fer forgé, cuir, laiton et cuivre.
  • Pays : 
    Tchad, République Centrafricaine.
  • Peuple :
    Sara.
  • Ethnies : 
    Hunard, Nancvhéré, Lélé.
  • Période estimée : 
    Années 1880-1920
  • Autres informations :
    Salle des ventes enchères S.U.V Adam Henri.
    Collection Mémoire-africaine.
  • Réf. littéraires : 
    Couteaux de jet du nord.
    L Lefebvre p 32.

Synopsis


Les chefferies de la province la Tandjilé


Azina et Markinzaye sont deux personnages ayant marqué durablement la région de la Tandjilé durant la colonisation, jusqu’au Tchad indépendant.

Les exactions commises par ces chefs au service de la France sont à placer dans le cadre des travaux forcés auxquels les populations étaient soumises durant la période coloniale.
Durant la période coloniale, la localité de Béré était divisée en deux cantons distincts, à savoir le canton Kolon et Laï.
Ce partage administratif de la région de la Tandjilé est attribué à un commandant colon nommé Reverdy.
Reverdy, pour atténuer les tensions opposant les groupes Massa, Marba, Kim, etc. aux groupes Gabri, Mouroum, Kabalaye, Nantchéré et permettre un meilleur recouvrement des taxes coutumières, décida de fonder un « grand canton Banana »en 1930 dont la chefferie est confiée à Azina Kolon qui est un Marba. 

Au début de l’histoire, un certain Gleizia aida les colons à traverser le fleuve Logone pour atteindre les régions menant vers le Chari-Baguirmi actuel.
Ce faisant, il était devenu un allié obligé pour l’administration coloniale qui lui témoignait reconnaissance en retour.
Il devint un personnage important et respecté par la communauté.
A sa mort, son fils Yamargue lui succéda.
C’est Yamargue qui fonda le Canton Kolon.
Pour étendre son territoire, il livra maintes batailles à
ses voisins.

Devenu âgé, il confia la direction de ses troupes à son fils aînés, Tchang.

Tchang fut tué dans une de ces batailles par les Marba à Tchibré, village situé à quelques kilomètres de Batchiro.
Son frère Kertoumar, pour se venger des Marba, s’allia aux Baguirmiens par l’intermédiaire de Mallan Dingue, chef des Kim, leurs alliés dans la région.
Après de durs combats, le chef Marba fut vaincu.
A la suite de cette victoire, les Baguirmiens installèrent des comptoirs en 1883, faisant de Kolon le vassal de Baguirmi à qui il versa un tribut d’esclave (1 à 20 esclaves par village par an).
Kertoumar continua sa vengeance contre les Marba et contre toutes les communautés avoisinantes soupçonnées s’être alliées aux Marba.
Ses exactions poussèrent des communautés entières aux déplacements forcés.
Elles venaient trouver refuge à Bargadjé. 
Devant cet afflux et pour bien organiser les communautés qui se constituaient alors, l’administrateur colonial érigea Bargadjé en canton indépendant.
Ce fut déjà une stratégie pour réduire l’influence de Kolon dans la région.
Pourtant dans la ville de Kélo, il existe un quartier dénommé Bonno-Mbaye peuplé essentiellement de Ngambaye et de Mouroum.
C’est un certain Karkinan, du clan Pagré qui leur aurait indiqué ce lieu comme leur lieu d’habitation.
D’autres disent que les Kolon sont en réalité de Nantchéré mais ils refusent de s’appeler ainsi, préférant le terme Kolon alors que leur parler est Nantchéré.
Mais tous confirment la thèse selon laquelle les Lélé et Nantchéré descendent de Gabri ainsi que les Kabalaye, Mesmé et Mouroum.

Réf : Ladiba Gondeu, thèse présentée à la Faculté des Lettres et Sciences humaines et Sociales, Université de Neuchâtel. 

                       
                             Différent couteaux de jets Sara, Laka Nantchéré.

Descriptif de l'objet

 

Grand couteau de jet de l’ethnie Nantchéré, Lélé, Hunard et Laka du peuple Sara.
On le nomme ngalio, mia, comme presque tous les couteaux de jet de cette région.
Celui-ci a été forgé avec de l’acier de récupération, plus ductile que le fer natif.
Le corps de la lame est large, pas très épais, mais très rigide quand même avec un renfort central recto-verso.
Sur sa face avant est ciselé une ligne brisée formant des triangles à quelques millimètres du bord sur tout le tour, y compris la tête inversée.
La pointe de chaque triangle est marquée par deux points au-dessus. 

Su
r l’éperon les ciselures forment une double ligne brisée avec des départs à gauche et à droite, recto-verso.
On pourrait considérer ces dessins comme une direction, un déplacement.
L’éperon se termine par une belle boucle enroulée et fermée avec deux grands anneaux en laiton et un en fer plus petit.

La face arrière est  décorée d’une double ligne brisée axiale, y compris la boucle terminale que l’on retrouve assez souvent sur d’autres grands couteaux, tels les Ingessana ou Nuba.
La poignée est habillée de lanières et tresses de cuir patinées avec une bande large de cuivre enroulé sur lui-même en bas.
Je pense que cela a été ajouté ultérieurement.
Je pense que ce couteau ne servait pas pour le lancer, mais plutôt d’insigne de parade.
Un couteau de chef ou de notable.

@ll@n