Mimbo et arc musical

Le chasseur Ngbaka, lorsqu’il joue de l’arc musical et chante, invoque le mimbo.
Les chants d’arc sont comme des prières qui lui sont adressées et il s’approche du campement amenant avec lui les animaux qu’il a rassemblés.
Le mimbo ne pénètre jamais dans le campement, mais il écoute et danse avec les animaux.
Lorsque les chants s’arrêtent, le mimbo s’en va, entraînant avec lui les animaux qu’il conduit alors dans les pièges puis, arrivé auprès de ceux-ci, il s’arrête brusquement.
L’animal veut le dépasser et tombe dedans.
Il recommence pour chaque piège.

Les chants d’arc se jouent essentiellement le soir, au campement de forêt.
Au premier chant du coq, le chasseur reprend son arc musical, joue et chante ses incantations au mimbo.
Ce n’est qu’après qu’il va visiter ses pièges où il trouve les animaux que le mimbo a bien voulu lui donner.
Pour manifester sa présence, le soir, quand on joue à son intention, le mimbo tient une feuille roulée en cornet dans un poing et frappe ses mains l’une contre l’autre.
Cela fait un bruit de détonation, on sait ainsi que le chant qu’on lui adresse est entendu.
Les mimbo peuvent être bons ou méchants.
Les bons vont chercher le gibier et l’attirent dans les pièges, les méchants les libèrent.

La communication entre les mimbo et l’homme s’effectue de part et d’autre, mais l’initiative en revient toujours à l’homme qui doit suivre une série de conditions nécessaires.
Celles-ci sont tantôt positives, car certains comportements doivent être adoptés; tantôt négatives, ce sont les interdits qu’on doit observer.
(Suite dans Ngbaka 11).

Ces textes sont arrangés d’après les écrits de Simha Arom et Jacqueline M.c Thomas,
les mimbo génies du piégeage et le monde surnaturel des Ngbaka-Ma’Bo de la République Centrafricaine
Bibliothèque de la selaf 
 
(Voir ci-dessous)

                                                      Tradipraticien Mbati