Sukuma 1
Fiche technique
- Taille :
Largeur : 31 cm au plus large.
- Hauteur :
62 cm. - Poids :
1,620 kg. - Matériaux :
Cuir d’éléphant, bois. - Pays :
Tanzanie, sud-est du lac Victoria. - Peuple :
Sukuma. - Ethnies :
Sukuma. - Période estimée :
Années 1880-1900 - Autres informations :
Arcane enchères Paris.
Collection Mémoire-africaine.
- Réf. littéraires :
Boucliers d’Afrique, d’Asie du sud-est et d’Océanie,
Musée Barbier-Muller p 122/123.
Afrique, l’art des formes p 169, Marc Ginzberg.
Synopsis
Les Sukuma
Le peuple Sukuma-Nyamwezi est d’appartenance linguistique bantou oriental.
Dans leur langue, Sukuma signifie » le nord ».
Les Sukuma font partie des groupes ethniques dits « interlacustres », installés autour des lacs Victoria et Albert.
Contrairement aux Ganda, Nyoro et Karagwé, au nord et à l’ouest du lac Victoria, les Sukuma, qui vivent au sud, n’ont jamais eu de royaume, ils étaient organisés en chefferies composées de clans familiaux.
Ils se servaient de boucliers en peau de buffle qu’ils appelaient gula ou ugula.
Ceux-ci ont la forme de deux lobes accolés, avec un umbo central.
Après la colonisation, les Britanniques soutinrent les chefs sukuma – ntemi – très puissants qui étaient élus par une assemblée d’anciens, à laquelle on appartenait par droit héréditaire.
Pour devenir ntemi, il suffisait d’être l’un des fils de la sœur du dernier chef.
En l’absence de qualifications plus précises, il était donc important que le ntemi impressionne par sa puissante et son autorité.
D’où les rites d’investiture et des marques de dignité qui lui conféraient une aura naturelle.
Parmi les emblèmes royaux donc il héritait figurait le lung’uda, un bouclier à manche semblable au gula, mais de taille d’un avant-bras seulement.
Avant les cérémonies, la coutume voulait qu’on nettoie le bouclier, puis qu’on l’enduise de ghee, avant de l’exposer contre un mur à la vue du public.
Homme Sukuma portant son bouclier ugula.
Descriptif de l'objet
Très ancien bouclier d’une seule pièce en cuir de buffle épais, formé de deux lobes accolés avec un umbo central.
Cet umbo central est formé dans la pliure horizontale arrondie remontée entre les deux lobes qui sépare le bouclier en deux avec un creux.
Dans ce creux en partie central est formé un autre creux rectangulaire vertical formant l’umbo.
Cette formation est faite en chauffant une pierre ou un morceau de métal qui est posé sur l’emplacement à déformé.
Une barre en bois sculptée en forme d’hélice plate et étranglée en cylindre au milieu est fixée sur le dos du bouclier dans l’axe vertical.
Cette barre avec une encoche centrée à chaque bout est fixée par une lanière de cuir assez large, qui traverse la barre en bois et le bouclier au niveau 3/4 du bout de la partie plate, remonte sur la face avant du bouclier, passe derrière en passant par l’encoche et suit le centre de la partie plate pour rejoindre le point d’entrée ou la fixation se termine par un double nœud superposé.
Ceci de chaque côté de la barre.
Mais pour assurer un bon maintien une lanière de cuir plus fine passe dans le double nœud, descend de chaque côté de la barre et passe dans deux perforations faites aux niveau de la formation de l’umbo comme le lacet d’une chaussure, idem de chaque côte de la barre et du creux de pliage.
Ce qui nous fait, du côté apparent de l’umbo, quatre courts passages de cuir et une bande plus large au centre de chaque bout.
La partie cylindrique centrale de la barre formant la poignée est entourée d’un laçage de cuir enroulé avec une patine de service importante.
La face apparente est lisse et possède une merveilleuse patine sombre; la face arrière, quand à elle, est rugueuse avec trace d’amalgame divers.
@ll@n