Gbaya Bumali 5
Fiche technique
- Taille :
Largeur de tête : 14,5 cm au plus large.
- Hauteur :
66,5 cm. - Poids :
441 grammes. - Matériaux :
Fer forgé, cuir. - Pays :
Gabon, Cameroun, République Centrafricaine et Congo Brazza. - Peuple :
Gbaya. - Ethnies :
Bumali, Kara, Buli, Biyanda, Bangando,
(Manza, Yangere, Kaka). - Période estimée :
Années 1880-1920 - Autres informations :
Contact par site. Mr Janceko,
collection de son père in-situ Gabon 1903.
Collection Mémoire-africaine.
- Réf. littéraires :
Panga na visu p 98.
Fatal beauty p 222.
Kipinga p 174 et 185.
Les couteaux de jet du nord
Luc Lefebvre. p 82/87.
Synopsis
Gbaya 5 : Danses traditionnelles 3 suite et fin
Chez les Gbaya, on danse le Labi, une danse qui au-delà des pas cadencés fait partie d’un rite qui prépare les jeunes à la vie d’adulte. C’est un rite d’initiation réservé aux jeunes garçons ayant atteint l’âge de la puberté.
Il se déroule en six étapes : (v. notices précédentes pour les 4 premières)
- Le baptême :
Lorsque l’initiation dure moins d’un an, elle s’achève par les rites de baptême : du feu et du soré.
Les garçons sont emmenés à un cours d’eau où ils se font asperger d’eau par les devins (Gandimba et le Narninga).
Puis les anciens allument un feu au-dessus duquel les garçons vont sauter.
Le dernier éteint le feu en l’écrasant de ses pieds ; ceci pour marquer la fin du Labi.
L’autre baptême consiste pour les jeunes initiés à traverser le cours d’eau par-dessus une branche appelé soré, ce qui symbolise la purification. - Le retour au village:
Le retour au village est un grand moment de festivité.
Le corps oint d’huile, de poudre de bois rouge, le tout recouvert dans une natte, les jeunes initiés avancent en file indienne en direction du village.
Ce qui rend leur identification difficile par les familles.
Mais le suspens finit lorsque le Narninga refait surface en effectuant des gestes avec sa sagaie comme lors de l’entrée au Labi.
C’est alors là que les enfants se débarrassent des nattes qui recouvrent leur corps, synonyme d’un retour à la vie.
Par ce geste de réussite, la foule s’emporte dans une joie insoutenable, matérialisée par une démonstration de pas de danses Labi, avec l’accompagnement des nouveaux initiés.
La fin du rituel marque le début d’une nouvelle vie pour ceux-ci.
Dans la communauté, ils sont dorénavant considérés comme des hommes.
Leurs actions doivent servir d’exemples pour les autres membres.
Le rite Labi est un moment très important dans la vie d’un jeune Gbaya.
Pour ceux qui vont jusqu’au bout des différentes épreuves, ils gardent de souvenirs mémorables et leurs compagnons de parcours deviennent des frères pour la vie.
Aujourd’hui, ce rituel tend à disparaître à cause de l’influence des cultures étrangères, mais aussi à cause du manque de relais de transmission de la culture qui devient de plus en plus rare.
Source : Nina Songo, le « Labi », rite d’initiation des Gbaya.
Descriptif de l'objet
D’après le type de forge ancienne, il s’agit là d’un fer natif.
Cette lame est forgée avec une arête décentrée sur le corps.
Celui-ci est légèrement courbe jusqu’à l’éperon avec l’arête gauche (en regardant la photo) qui présente des crans sur environ 15 cm de haut.
Ces crans pouvaient peut-être servir à maintenir un enroulement de fil de cuivre ou de laiton comme on en voit parfois sur certains couteaux.
Sur la partie courbe de la tête un méplat central légèrement creux est bordé par une arête plus forte autour suivant la forme de la lame.
La partie courbe au-dessus de l’éperon est coupante sur le tour complet.
L’éperon a une grosse arête centrale en méplat avec un élargissement qui n’est pas perforé.
L’autre face de l’arme est plate, très légèrement concave sur la partie du corps.
La poignée magnifiquement bien tressée est habillée de gros fils de cuir tressés et se termine par une boucle de forge fermée.
Celui-ci peut être utilisé pour y passer une tresse servant de poignée de transport et allant jusqu’au bout de l’éperon.
Très belle arme ancienne.
@ll@n