Sara Madjingay 3
Fiche technique
- Taille :
Largeur de tête : 21 cm au plus large.
- Hauteur :
71 cm. - Poids :
627 grammes. - Matériaux :
Fer forgé. - Pays :
Tchad. - Peuple :
Sara du nord et du sud-est.. - Ethnies :
Nord : Sara Madjingay, Mbaye, Daye, Gulay, Tumak, Gaberi et Niellim.
Sud-est : Gor, Kaba, Valé, Ngama.
Région du Baguirmi et du Bornu. - Période estimée :
Années 1910-1930 - Autres informations :
Collecté par un Tourangeau ayant vécu en Afrique de l’Ouest, entre1955 et 1983, travaillant pour l’entreprise Dumez (Génie vivil) au Nigéria dans les année 1970.
Salle des vente Giraudeau à Tours..
Collection Mémoire-africaine.
- Réf. littéraires :
Ehe die Gewehre Kamen p 85/86.
Kipinga p 44/53.
Synopsis
Sara traditions fortes
Les Sara, une ethnie présente principalement dans le sud du Tchad, constituent un groupe humain soudé par une culture toujours forte et par un même héritage de traditions sociales et politiques.
Avant la colonisation française, cette société a pratiqué pendant cinq siècles une forme de démocratie directe et d’égalité économique sur la base de la solidarité familiale, mettant le respect de la vie humaine au premier plan.
Plus étendu que l’Afrique du Sud, le Tchad est un résidu colonial devenu État, peu peuplé, mais où ont été recensés 192 groupes ethniques différents, parlant plus de 100 langues et dont les groupes dominants ne sont que de fortes minorités : Arabes (15 % de la population), Sara au Sud (20 %).
La population est estimée à moins de 7 millions d’habitants.
Ce territoire se subdivise en trois parties :
le Nord, que parcourent des tribus nomades arabes musulmanes ;
le Centre, qui regroupe trois anciens sultanats arabes, ébauches d’États ;
le Sud peuplé par des Noirs animistes plus ou moins christianisés, et subissant jusqu’à la colonisation, cinquante ans avant l’indépendance, les activités esclavagistes des nomades du nord.
Ce qui caractérise la société sara jusqu’à sa colonisation au début du XXe siècle, c’est à la fois l’autonomie politique quasi absolue de chaque village et la quasi égalité économique qui règne entre les différentes familles au sein du village.
Une société, non seulement sans classes, mais aussi sans castes.
Si dans un village se déroule un drame, un acte de violence grave, un suicide, un meurtre, le centre religieux délègue un » prêtre » pour procéder à l’expiation collective du village.
Car ce désordre n’est pas interprété comme une déviance individuelle, mais comme un problème collectif au sein du village.
Mais au-delà de ces accidents de parcours, chaque village organise sa vie politique de façon autonome, ce qui ne fait jamais obstacle à la circulation des individus d’un village à un autre.
Chacun peut s’installer au sein d’un autre village, non seulement au sein de son ethnie, mais plus largement dans toute l’aire sara.
Femme Sara.
Descriptif de l'objet
Grand couteau de jet, épais et rigide ; la face est identique recto-verso.
Le corps est droit, avec un départ assez large en montant régulièrement, il perd un peu de son épaisseur en courbe.
Ce qui est étonnant sur ce couteau, c’est qu’il possède deux éperons ou disons un éperon et une lame en plus au-dessus en forme de langue.
L’éperon crochu est rapporté dessus au niveau de la naissance du virage, le dessous est plat ainsi que le bas du corps jusqu’à la petite queue terminale de la prise en mains.
Tout le restant du tour de lame est en pente d’affutage assez large, y compris la lame rapportée au trois-quarts de la courbe intérieure de la tête.
La partie courbe formant la tête de l’arme possède un angle court inversé en sommital.
La partie axiale de l’arme est de couleur sombre avec une ligne de ciselures en forme de lune à la queue leu-leu.
Le couteau de jet était l’arme principale des Sara, ils le portaient en appui sur l’épaule ou regroupé par 3 à 7 dans un étui fait de cuir d’antilope ou de buffle.
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Couteaux Sara dans son étui en cuir.