Fur 1
Fiche technique
- Taille :
Largeur de lame : 3 cm au plus large.
- Hauteur :
28,5 cm. - Poids :
165 grammes. - Matériaux :
Fer forgé, ivoire d’éléphant, cuir et peau de reptile. - Pays :
Soudan du sud. - Peuple : Soudanais
- Ethnies :
Fur, Kreich. - Période estimée :
Années 1890-1920 - Autres informations :
Ex collection Éric Claude.
Collection Mémoire-africaine.
- Réf. littéraires :
Fastueuse Afrique p 64.
White goldbrick and vol 8.
Synopsis
Attribution
Ce type de bracelet (photo ci-dessous) est attribué aux Fur du Soudan/
On voit nettement le même type de décoration de cercles pointés et de lignes parallèles.
Lignes touchant des cercles très tassés entre eux ce qui, je pense, est une caractéristique souvent retrouvée chez les Fur.
Bien sûr, ce type de décoration se retrouve chez plusieurs ethnies du Soudan en remontant sur la République Centrafricaine, comme par exemple les Kreich, les Azande et autres.
Mais les décorations similaires sont plus fines et plus aérées entre elles.
Par contre, le travail de lignes parallèles circulaires ne peut être fait qu’au tour et non à l’aide d’un outil manuel.
On retrouve ce décor également en isolé chez les Yakoma-Sango
Les Léga le mettent même sur leurs amulettes, leurs petits masques Ikoko et leurs armes en os ou ivoire en forme de faucille.
On aurait pu se servir de ces décors en cercle pour préciser l’identification, mais là il faut être très pointilleux sur les caractéristiques du dessin, car il y a, selon les peuples et les ethnies, plusieurs significations, non seulement pour les sens du dessin mais également dans leur alphabet pour ceux qui en ont.
Par exemple, ce qui, je pense, se rapproche le plus près de notre signification concernant les armes et les bracelets, c’ est que cela représente un symbole de protection dans les hiéroglyphes égyptiens et également le soleil (ou œil solaire).
Dans l’alphabet Trucian il représente l’origine (ohn), en Sumérien tripylien, cela signifie nid ancestral, fleur de vie.
En Berbère cela signifie S chez les Tifinagh de l’Aïr et dans l’Ahaggar ainsi que B chez les Libyco.
On pourrait pousser plus loin et voir d’autres significations, mais concernant l’Afrique je pense que l’on est au plus près.
Il nous reste les décors en courbes, arrêtés par un point à chaque extrémités.
La aussi il y a beaucoup de signification, nous allons retenir la principale.
En berbère cela signifie croissant (par opposition à la sphère).
Même symbole que la lune, le changement, le retour, l’ouverture mais aussi la naissance, la mort et la réssurrection pleine de la lune.
En nsibidi cela signifie également suivant le sens de la courbe : creux de la courbe vers la droite pour femme, et homme pour l’autre côté.
Finalement, après de nombreux croisements d’objets divers et de références littéraires, j’attribue donc ce couteau à l’ethnie Fur du Soudan.
@ll@n
Descriptif de l'objet
Ce type de poignard est certainement du au peuple Fur (four) de la province du Darfur au Soudan.
La lame est très rigide de forme lancéolée légèrement resserrée en son milieu et bombée sur son axe central recto-verso.
Sur cet axe central est ciselée une ligne assez profonde formée de points très serrés avec, dans la continuité côté poignée, une largeur plus importante de la ligne.
Cette même partie de ligne est doublée de chaque côté avec trois arcs ou croissants terminés par un point.
On retrouve une paire de croissants en redescendant et une double paire en bas côté pointe, tout ceci le long de l’axe central et recto-verso.
(Voir photos de détail).
La poignée en ivoire d’éléphant est formée de trois pièces différentes assemblées à l’aide de la soie qui les traverse, celles-ci étant serties en bout à l’aide d’une petite collerette en laiton.
Une partie basse elliptique et triangulaire entrent dans la partie centrale cylindrique et la partie terminale en forme de gros bouton épais et rond.
La poignée est ornée de décors circulaires regroupés en grappe et fortement pointés au centre.
Le fourreau est en cuir brun foncé avec de belles décorations formées de vagues gaufrées sur la face avant.
Derrière, à part la couture centrale, il n’y a rien.
Le haut est habillé d’une bande de peau de serpent où est fixée une poignée en cuir tressé avec à chaque bout une belle boule de cuir.
Je pense qu’au bout de l’étui il manque une boule de cuir en terminaison.
Beau couteau qui nous vient du Soudan du sud, mais difficile à conclure sur sa paternité originelle.
Il peu venir des Kreich, Nuer, Shilluk et même un peu plus loin des Fur.
Le MEG (Musée d’ethnographie, Genève) a classifié un couteau du même type chez les Shilluk (d’après des références de
Fischer, W et A Zirngibl African Weapons, 1978). (voir fiche ci-dessus dans le caroussel photos)).
Malheureusement les parutions de ces collectionneurs sont intéressantes pour les belles armes présentées, quand elles ne sont pas fausses.
Mais il y a des identifications aléatoires.
@ll@n