Ékonda 3
Fiche technique
- Taille :
Largeur de tête : 17 cm au plus large.
- Hauteur :
45 cm.
- Poids :
480 grammes. - Matériaux :
Fer forgé, bois, laiton. - Pays :
République Démocratique du Congo. - Peuple :
Mongo Occidentales et Centrales. - Ethnies :
Ékonda, Konda, Ntomba, Kundu, Kote. - Période estimée :
Années 1910-1930 - Autres informations :
Ventes enchères Bourges.
Collection Mémoire-africaine.
- Réf. littéraires :
Beauté fatale armes d’Afrique centrale
Jan Elsen p 211/214.
Synopsis
La caste NKUMU 2
Les chefs de lignage maximaux sont entourés chez les Yenge d’un corps de guerriers, les Ahuka, qui exercent aussi la fonction de messagers.
Ils participent aux enterrements et étaient jadis les exécuteurs des hautes oeuvres. Ils ont mauvaise réputation.
Ce petit groupe remuant s’agite autour des étrangers de marque lors de leur arrivée au village : le visage barbouillé de noir, ils brandissent une lance menaçante.
Ce comportement amuse l’assistance qui n’est pas dupe du jeu.
Cette petite troupe est mixte : elle est composée des descendants, hommes ou femmes, de guerriers qui peuvent s’enorgueillir d’avoir tué un ennemi au combat.
Ces guerriers saluent aussi bruyamment le chef de lignage le jour de son investiture lorsqu’il surgit de la forêt, accompagné de ses femmes et de ses proches parents, tacheté de blanc pour imiter le pelage de l’animal.
Dans ce cortège, les uns portent la peau du léopard sur le dos, les autres exhibent seulement un collier de dents de léopard.
Cette assimilation du chef et des siens à l’animal le plus fort et le plus redoutable de la forêt est d’ordre métaphorique.
Le rite ne confère en aucune façon au chef confirmé dans sa fonction le pouvoir de se transformer en fauve, ce qui est notamment le cas du roi sacré des Kuba lorsqu’il désire se venger d’une offense.
Mais la métaphore est suffisamment forte pour qu’elle interdise au chef et aux membres de son segment de lignage de consommer la chair de cet animal.
Tout est affaire de prestige ici. Il existe chez les Yenge des chefs de lignage maximaux fort peu considérés mais l’autorité de Kokolomami, l’aîné de tous les Yenge, dont la devise proclamait : « le tonnerre du ciel, tous les hommes l’entendent », était considérable.
Maître théorique de la terre (owandji wa nkete), le chef de tribu, pas plus que le chef de lignage, ne détient de pouvoir magico-religieux. Seuls les devins-guérisseurs, regroupés dans la même association que les forgerons, ont la faculté d’entrer en rapport avec les esprits errants de la nature (edimu) qui constituent l’une des sources majeures du malheur et de l’infortune.
Panoplie d’armes Ékonda.
Descriptif de l'objet
La lame de cette épée Ékonda a une belle largeur, légèrement bombée en bas et très évasée sur le bout en éventail arrondi.
La lame symétrique est très rigide grâce a son beau renfort central en relief qui s’arrête sur un méplat central en creux léger.
Ce léger creux en pointe inversée sépare en deux la surface imprimée par les doubles rainures se trouvant le long du départ d’affutage du tour de lame.
Cette lame présente une ornementation en double courbe bosselée et poinçonnée, tout cela recto-verso.
Je pense que cela représente la signature du forgeron.
La poignée en bois, elliptique a étranglement cylindrique et évasement terminal est traversée par la soie qui est repliée en bout.
Cette poignée est recouverte par moitié de fil de cuivre et, la partie basse en évasement conique est recouverte de clous en laiton, dit clous de tapissiers.
Très belle arme.
@ll@n