Les célèbres mino « amazones » du Dahomey 1

Le Dahomey fut, au XIXe siècle, l’un des États les plus prestigieux de tout l’Ouest africain et, incontestablement, le plus puissant de la côte du Bénin.

Pourtant ses débuts, deux siècles au-paravent, avaient été plutôt modestes : en effet un groupe de réfugiés de l’ancien royaume d’Alada (qui eut sa période de splendeur au XVIIe siècle) s’était installé parmi les Guédévi, peut-être d’origine Yorouba, qui peuplaient l’actuelle région d’Abomey.

Cette première période fut caractérisée par des luttes entre villages, où la magie du verbe joue un grand rôle par de retentissantes invocations et des provocations homériques.
Les nouveaux venus apportaient une conception très nouvelle de l’organisation politique, servie par une grande continuité de vue.
Paul Mercier* brosse l’histoire du royaume qui se fonde : A la troisième génération, Abomey est fondée, et le royaume reçoit son nom de Danhomè (« dans le ventre de Dan »).
Dan était un chef de village qui se plaignait sans cesse des empiètements des « gens d’Allada ».
« Viendront-ils construire jusque dans mon ventre ? », disait-il.
Leur chef Aho le prit au mot, le tua et construisit son palais sur sa tombe.
Aho, dit Ouegbedja, fut le premier organisateur se la puissance dahoméenne, celui qui « a fait le pays ».

Moins de cinquante ans plus tard, Agadja s’emparait d’Allada et de Ouidah, atteignait la mer et s’assurait le contrôle du commerce avec les Européens sur une partie essentielle de la côte des esclaves.
Le grand dessein des rois du Dahomey était réalisé.
*Paul Mercier (1922-1976), Anthropologue. – Maître de conférences à l’Université René Descartes-UER de Sciences Sociales (en 1970)

                        Guerrière Mino du Dahomey avec son sabre et un fusil.