Cimier Yoruba "Egun" / Nigéria

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Cimier Yoruba "Egun" / Nigéria

Armes en bois

Le bois et la pierre sont les deux premières matières qui ont permis aux êtres humains de se défendre et d’avancer dans leurs destinées.
Le bois a permis de fabriquer les premiers bâtons de défense, les épieux, les massues et les armes de jets. Par la suite, les lances pierres, les arbalètes etc…

Il y a également des armes de substitution pour l’entrainement ou pour des croyances ou rituels divers qui sont également en bois.
Ce peut être également des sceptres de commandement, de danse et autres que je vous laisse découvrir au fil des mises à jour.

(Voir également la galerie des sceptres).

Baoulé Côte d'Ivoire

Boucliers

Le bouclier est une arme de défense, il sert à parer les coups de l’adversaire, que ce soit d’un couteau, d’une lance, d’une hache ou autres.

C’est également un objet de prestige, un statut pour le guerrier qui le possède.
Il en existe principalement en cuir épais, en peaux plus
fines, en rotang ou fibres tressées, en bois, également plus rares en fer et parfois en matières incongrues,
comme de la peau de poisson
, de raie ou même en carapace de tortue !
Il
peut être teinté ‘rotang et fibre’, ciselé pour le fer, bosselé pour le cuir, gravé pour le bois et également agrémenté de décors ou matériaux rapportés
comme
le tissu, le métal, les cauris, la fourrure etc…

La taille peut varier de 25 cm à 1,10 mètres.

Ga'anda Nigéria

Couteaux anneaux et bracelets

Il s’agit là de parures associées à des couteaux très particuliers portés à la manière de bagues ou de bracelets.
Il s’agit de crochets et couteaux à lame en
croissant ou en large excroissance, dotés d’une poignée recourbée en anneau ou bien de disque simple ou double.
Des couteaux à lames droites ou courbes, plus
longs et surmontés d’un anneau fermé, sont nommés couteaux d’archer.

La flèche est posée sur le côté de l’anneau et maintenue par pincement avec le pouce en même temps que la corde. Ils nous parviennent surtout du Togo et du Bénin.

D’autres, de formes planes et circulaires que l’on met au poignet lors d’affrontement, ressemblent à des disques très coupants sur les bords découpés dans de la tôle.
Ceux-ci nous viennent d’Afrique de l’est, du peuple Turkana au nord-ouest du Kenya, d’Éthiopie et du Soudan du sud.
Et,
bien sûr, certains bracelets à pointes qui servent à blesser et affaiblir les ennemis ou combattants.

Turkana Kenya

Couteaux d'execution

Malgré le titre mortel, ces couteaux impressionnent par leur taille et leur prestance ; la qualité de leurs formes et leurs décors gravés en font des armes remarquables.
Ils ont fait tomber de nombreuses têtes lors d’exécutions et de sacrifices.
La majorité de ces couteaux sont forgés par les Ngombé et ceux-ci les appellent ‘Ngulu’.

Les Ngombé vivent dans la région nord-ouest de la R.D. du Congo, ex Zaïre.
Il existe aussi le double Ngulu où l’extrémité se termine en double croissant de lune opposé avec deux tranchants.
Ce sont plus des couteaux de parade que des armes de combat.
Dans cette collection vous découvrirez  également des armes dérivées comme les Lia, les Mpama et autres gros couperets.

Ces armes servent principalement à la taille, leur pointe généralement tronquée ou trop large est peu apte aux coups d’estocs.

Bonne visite et ne perdez pas la tête !

Ngombé R.D. Congo

Couteaux de circoncision

C’est un geste rituel souvent pratiqué dans de nombreuses religions, ethnies et pays. Notamment comme lors du passage de l’adolescence à l’homme et au droit au mariage.

Le prépuce est très innervé et il constitue une zone érogène importante, il a donc un rôle dans le désir et le plaisir sexuel. Anatomiquement il correspond au capuchon clitoridien chez la femme (clitoris, organe qui est enlevé lors des excisions).
L’excision féminine, une tradition rituelle profondément ancrée dans les mœurs,
est « décidée par les hommes ».

Les pratiques d’excision sont considérées comme traditionnelles dans la mesure où elles se sont installées dans un contexte animiste (c’est à dire avant l’arrivée des grandes religions monothéistes dans ces contrées).

D’autre part, l’excision fait souvent office de rite de passage et de reconnaissance de la petite fille dans la société. L’excision est actuellement défendue au nom de:

  • La préservation de la virginité « considérée comme un idéal féminin au mariage »,

  • L’amélioration du plaisir sexuel masculin par le rétrécissement du vagin,

  • Une raison hygiénique etc. etc. J’en passe et des meilleures…

À l’heure actuelle, il est quasiment prouvé que chez l’homme et chez la femme, cela n’apporte pas une meilleure hygiène ni ne stimule davantage l’acte et le plaisir sexuel. Cela serait même plutôt le contraire.

Enfin ne nous égarons pas, restons dans le contexte au moment où ont été créés ces petits couteaux et ce à quoi ils servaient.

Gbaya Oubangui

Couteaux de jets du nord

Les couteaux de jet sont des armes offensives destinées à être lancés et leur origine est strictement africaine.
Il se compose d’un corps « axe central »
se rajoutent plusieurs lames et un ergot.

Les grands couteaux, dits du nord, sont généralement sur la base d’un F inversé vers la droite pour un droitier, c’est à dire le plus courant, mais il en existe également pour gaucher, beaucoup plus rares.

Plus il y a de lame rajoutée, plus on a de chance de contact avec la cible.
En général, la face avant est bombée et l’arrière est plane ou légèrement
concave, ce qui lui donne un meilleur aérodynamisme.
Cette même face bombée est très souvent décorée de ciselure, géométrique,
florale, zoomorphe ou rarement anthropomorphe.
C’est une arme en fer forgée ; toutefois il en existe de rares modèles en cuivre ou laiton.

Certaines de ces armes n’ont pas de poignée, d’autres en ont en matière résistante aux jets et aux chocs, comme du cuir de la peau, de la fibre végétale comme le rotang ; des enroulements de métaux également en bandelettes ou en fils de fer, de cuivre ou bien de laiton.
Très rarement
on en trouve avec des poignées en ivoire ou en bois sculpté. Dans ce cas, bien qu’elles soient classées dans les armes de jet par leur lame, on peut considérer quelle n’étaient pas faites pour cela car trop fragiles et coûteuses.

Le couteau de jet est à l’origine une arme de guerre efficace et menaçante, utilisé dans les attaques. Une fois le couteau lancé, le vrombissement provoqué par le déplacement circulaire de l’arme tournant sur elle-même, plus les reflets de lumière, provoquaient l’effroi chez l’ennemi. D’autant plus qu’elles sont dangereuses sur plus de 50 mètres.

Certains modèles assez lourds ont certainement été employés comme armes d’estoc au corps à corps avec des poignées plus conséquentes et alourdies qui tiennent mieux en main.
Ces armes servaient également pour la chasse.
Trois façons de lancer les couteaux de jets nous sont parvenues.
La plus classique :
par-dessus la tête, le bras levé, recul en arrière avec un grand mouvement vers l’avant, toujours bras tendu, puis on lâche le couteau au niveau haut du front. Idem à cheval.

Les deux autres concernent plus les couteaux de jet dits du sud.
Ces grands couteaux du nord sont employés dans
les régions désertiques et les savanes du Soudan du nord, au Tchad, au nord-ouest du Nigeria, au nord-est de la Centrafrique et au sud-Cameroun.
D’après les recherches et références littéraires il
s’avérerait que l’origine des couteaux de jet serait la région du lac Tchad.

La forme originelle serait inspirée des bâtons de jet, transformée en couteau courbe, puis ajout de lame sur le corps. D’ailleurs la frontière avec les couteaux dit de type faucille est très mince.
A tel point que
l’on pourrait parfois classer l’un dans l’autre.

Ingessana Soudan

Couteaux de jets du sud

Ngombé R.D Congo

Les couteaux de jet sont des armes offensives destinées à être lancées et leur origine est strictement africaine.
Il se compose d’un corps « axe central » où se rajoutent plusieurs lames et un ergot.

Contrairement aux grands couteaux dits du nord,  les couteaux du sud sont plus courts et de ce fait plus compacts et plus légers.
Leurs formes sont plus variées et on les classe en Z, E, Y et même en I, certains modèles sortent même de ce classement.

Ces couteaux de jets nous viennent du nord Gabon, du Congo Brazzaville, du sud de la République Centrafricaine, de la République Démocratique du Congo et même du sud-ouest du Soudan.
Vue de face la pointe est orientée vers la droite pour un droitier, c’est à dire le plus courant, mais il en existe également pour gaucher, beaucoup plus rares.
Plus il y a de lame rajoutée, plus on a de chance de contact avec la cible.

Sur ces couteaux il y en a aux moins trois y compris parfois l’ergot.
En général, la face avant est bombée et l’arrière est plane ou légèrement concave, ce qui lui donne un meilleur aérodynamisme.
Cette même face bombée est très souvent décorée de ciselure, géométrique, florale, zoomorphe ou rarement anthropomorphe.
C’est une arme en fer forgée, toutefois il en existe de rares modèles en cuivre ou laiton.

Ces armes ont plusieurs types de poignée en matière résistante aux jets et aux chocs, comme du cuir de la peau, de la fibre végétale comme le rotang ;
des enroulements de métaux également en bandelettes ou en fils de fer, de cuivre ou bien de laiton.
Très rarement on en trouve avec des poignées en ivoire ou en bois sculpté. Dans ce cas, bien qu’elles soient classées dans les armes de jet par leur lame, on peut considérer quelle n’étaient pas faites pour cela car trop fragiles et coûteuses.

Le couteau de jet est à l’origine une arme de guerre efficace et menaçante utilisée dans les attaques.
Une fois le couteau lancé, le vrombissement provoqué par le déplacement circulaire de l’arme tournant sur elle-même, plus les reflets de lumière, provoquaient l’effroi chez l’ennemi.
D’autant plus qu’elles sont dangereuses sur plus de 50 mètres.
Ces armes servaient également pour la chasse.

Trois façons de lancer les couteaux de jets nous sont parvenues :

  • La plus classique par-dessus la tête, le bras levé, reculé en arrière avec un grand mouvement vers l’avant, toujours bras tendu, ensuite on lâche le couteau au niveau haut du front.
  • Sur le côté pratiquement parallèle au sol, le bras partant de l’arrière avec un grand mouvement circulaire,
  • Et par en bas, mouvement du bras descendant et remontant vers l’axe de lancer. Façon que je pense moins performante.

 

Je pense aussi qu’il fallait un bon entrainement pour être performant et faire des jetés puissants. De plus ces armes avaient de bons profils pour voler à plus de 50 mètres.

Suite à plusieurs essais, je pense que les couteaux Banda sont les plus performants sur la distance.

Zandé R. Centrafricaine

Couteaux de sacrifice

Plus précisément appelés OSELE, MUSELE, selon les ethnies, on les nomme également « musera, ébasa et nsili ». Ces armes sont effectivement comparées à des couteaux de jets.

Tout comme ceux-ci, ils ont une face plate et une face légèrement bombée, mais en fait ce serait plutôt des couteaux de sacrifice.
Malgré leur origine en région tropicale boisée, ils ne correspondent pourtant pas à ce que l’on appelle un couteau de jet, on
peut éventuellement les comparer à un genre de hache en forme de tête de calao.
Mais là encore c’est très litigieux,
car ils pouvaient servir au corps à corps.

Quoi qu’il en soit, il s’agit certainement d’une arme qui servait pour des rites.
D’ailleurs, en
général, les armes de sacrifice étaient plutôt secrètes, ce qui expliquerait le fait qu’il n’y a aucune archive photographique in-situ sur ces armes.

Il est peu probable que l’OSELE soit lancée car, en raison de sa conception, elle n’est pas vraiment équilibrée.

Fang Gabon

Chez les Bakota de l’Ivindo, ces armes servaient d’emblème aux dignitaires du Mungala au cours de danses acrobatiques, tentant de blesser les initiés.

Ces armes nous viennent principalement de l’est du Gabon avec quelques entrées au Congo-Brazza, en Guinée Équatoriale.

Les principaux officiants sont les Kota, les Ndassa, les Mbédé « Mbété », les Ndzabi, les Wumbu, les Ndumu et les Fang du sud.
Ceci dit, il en existe avec des
poignées plus grandes, « Onzil » plutôt cylindriques et assez légères, qui pouvaient servir plus facilement au corps à corps.

Ces couteaux nous viennent des Fangs du sud, la lame est avec ou sans éperon. Les manches de ces armes sont généralement en bois, recouverts de bandes ou de fils de cuivre ou laiton, parfois les deux. On en connaît de très rares en ivoire.

Fang-Mbédé Gabon

Les modèles les plus anciens ont une goutte ciselée (orifice que l’on retrouve d’ailleurs dans le bec des calaos) devant l’ouverture triangulaire.

Il existe aussi un autre modèle très rare, défini comme un modèle « poisson » par sa forme, ressemblant davantage à un couteau de jet Djem ou Bumali.
Il est fort probable que ce modèle soit une transition entre ces couteaux de jet et les couteaux à tête de calao.
Ils ont tous le même genre de poignées, leur forme générale est également semblable, seuls les décors et les ciselures diffèrent.

Il faut savoir que le couteau se compose de trois parties bien distinctes. Le manche est en bois, généralement rehaussé de fils de cuivre ou de laiton, ou de bandelettes de fer.
Il naît d’un bulbe conique, et reçoit la soie de la lame.
Celle-ci est portée par une bande de fer, courbée qui donne une légère inclinaison à la lame proprement dite.

Ndzabi-Kota Gabon

De la base de cette bande se dégage un éperon, lui aussi généralement curviligne, qui remonte légèrement.
La lame se développe perpendiculairement à l’axe du manche.
Le décor martelé qu’elle ne porte que sur une seule face donne invariablement, sans aucune exception, l’orientation du couteau.

Depuis, l’axe de la lame s’avance (vers la gauche) la pointe curviligne, plus ou moins relevée selon l’inclinaison de la partie inférieure du fer.
Vers l’arrière
(à droite), la lame se poursuit en un quart de cercle légèrement hypertrophié qui descend à l’aplomb de l’éperon.

Les formes extraordinaires et l’absence de renseignements précis ont alimenté de très nombreuses hypothèses sur la destination de ces couteaux, sans parvenir à une réponse définitive. Au sujet des Onzil, Kingsley rapporte :

Dans les cas d’urgence, on sacrifie une volaille dont on répand le sang devant la hutte ; dans les circonstances vraiment graves, telles qu’une épidémie, une attaque armée, ou la maladie d’un important personnage, on immole des chèvres ou des moutons, leur sang étant aussi versé devant la case et aux portes du village. 

Chez les Fang, on exécute les sacrifices à l’aide d’un couteau très particulier dont j’ai pu obtenir un spécimen grâce à l’amabilité du capitaine Davies. Sa forme rappelle une tête de calao et diffère de toutes les autres lames des tribus voisines, plutôt longues et fines, aiguisées des deux côtés, ou encore larges comme des truelles, pareilles à des poignards triangulaires. 

Les couteaux fang sont de bonnes armes, bien supérieures à celles des autres tribus ; mais leur couteau à sacrifices est de loin le plus original.”

Fang Gabon

Mary Kingsley 1862-1900

Mary Kingsley est une femme pas comme les autres : aventurière en robe longue au XIXèmes siècles, pote avec une tribu cannibale et farouchement opposée au port du pantalon…

 Voici son histoire

Couteaux de scarifications

Yakoma R.D.Congo

Les scarifications ethniques sont des formes de culture et d’art que les Africains ont développé, c’est un art corporel qui marque parfois l’appartenance à un clan, une tribu.

Les Africains, comme d’autres Aborigènes d’Australie, accordent beaucoup d’importance au marquage du corps ou « scarification-tatouage ».
Les scarifications marquent souvent l’appartenance à une ethnie précise, une lignée, une place hiérarchique, un exploit guerrier, un mariage etc.
Mais c’est aussi le désir de plaire, notamment chez les femmes, les mosaïques de décor et leur emplacement invitent le regard vers leur sexe.
Le toucher ou la caresse sur un corps de femme scarifié est essentiellement
érotique, ceci afin d’exciter le désir.

Les décors des scarifications sont codifiés et correspondent à des critères comme l’embellissement, la religion, l’identité mais aussi des marques rituelles ou croyances ancestrales. Symboles féminins, lunaires, cosmologiques, c’est aussi un moyen de rappeler une mémoire collective de transmission de signes. Une transmission perpétuelle, un peu comme une lecture sur les pages d’un livre. 
Observer une personne scarifiée ne laisse jamais indifférent.
Les marques rituelles suscitent parfois la crainte, le rejet ou l’admiration parfois l’envie sexuelle.

La colonisation ne voyait hélas pas cela d’un bon œil, les Occidentaux trouvaient cette pratique barbare.
Très tôt les couteaux et rasoirs européens se sont substitués à la plupart de ces objets en raison de leurmeilleur tranchant.
De ce fait, ils sont très rares dans les collections et
difficiles à acquérir.

Techniques de scarifications

La scarification consiste en une incision superficielle de la peau dont la guérison est volontairement retardée dans le but de laisser des cicatrices en relief ou en creux.
Les cicatrices en reliefs
sont appelées chéloïdes, on peut distinguer différentes formes de scarifications : chéloïdiennes (saillantes) en Afrique équatoriale et au Cameroun ou déprimées (en creux) au Nigeria, au Moyen Congo, en Afrique Occidentale, au Sénégal et au Niger.

Si le tatouage ornemental a longtemps été pratiqué dans l’histoire, les Africains en ont peu fait usage, celui-ci étant peu visible sur les peaux noires.
Ils lui ont
préféré les scarifications. La peau noire possède à cet effet une propension naturelle à cicatriser en relief, produisant des cicatrices dont les techniques traditionnelles africaines savent maîtriser l’évolution, pour obtenir des résultats souvent impressionnants.
Dans la culture traditionnelle africaine, le sang a un pouvoir symbolique considérable.

Celui qui scarifie les graphismes est un personnage important, il est à la fois forgeron et « scarificateur-circonciseur ».
Le scarificateur possède non seulement une connaissance dermatologique, mais également l’habileté d’inciser la peau et de donner à la plaie puis à la cicatrice un dessin doublé d’un relief.
Familier des symboles graphiques et de la cosmologie, il détient la connaissance religieuse ou magique et ne se livrera à l’exécution d’une scarification qu’après avoir respecté les nécessaires
cérémonies

Yakoma R.D.Congo

Ethnie Guiziga Nord Cameroun groupe Kirdi

Guiziga Région Maroua Cameroun. (Réf photos: Bertrand Lembezat)

Couteaux lames courbes

De 10 à 30 cm environ, asymétriques ils sont rares en Afrique Centrale.
Le poignard courbe
se trouve surtout dans le monde arabe où il n’y a, à quelques exceptions près, que ce type d’armes.
On peut citer la koumiya marocaine.

Certaines références littéraires parlent de coutelas, un terme qui permet de mettre un peu plus de types de couteaux dans la même catégorie.

Berbères Maroc

Couteaux lames droites

Plutôt appelé poignard, c’est une arme à lame pointue, donc faite pour perforer.
De 10 à 30 cm ce sont des couteaux symétriques, ce qui veut dire que les deux côtés de l’axe central sont identiques.

Le coup est porté dans le prolongement de l’axe longitudinal, c’est une arme d’estoc qui permet de frapper dans tous les sens.
En fait, le poignard n’est pas une arme de guerre, c’est une arme de corps à corps, ou de crime, idéale parce que, de petite dimension, elle se cache facilement.
Il est également de notoriété qu’elle servait fréquemment à donner le coup de grâce aux blessés sur les lieux de bataille.

En Afrique, le poignard faisait partie intégrante de l’habillement, personne ne se serait déplacé sans son couteau.
En général, il est porté dans un fourreau sur les lombes ou, selon les régions, il prend place dans un étui fixé au bras; dans ce cas précis on parle d’un poignard huméral.

Dans certaines régions, le poignard est porté aussi bien par les hommes que les femmes, cependant la taille est plus petite pour les femmes.
Les fourreaux
permettaient de ranger l’arme sans se blesser, souvent c’était de véritables œuvres d’art, et de classe hiérarchique.

Les matériaux sont très divers, métal, bois, cuir, peau, raphia, bambou, rotang tressés ou une combinaison de ceux-ci.
Ils sont parfois décorés d’une bande de métal, cuivre, fer, laiton, même
en aluminium, de clous de tapissier ou de perles ou même coquillages  « cauris ».
Certains fourreaux  se
composent de deux plaques de bois maintenues par des tresses de fibres végétales, de peau ou cuir ou de fils métalliques, cuivre, fer ou autres.
Un deuxième type est fréquemment fabriqué d’une seule pièce de bois, sculptée et parfois
brulée, à la forme de la lame.
Et enfin un troisième type est uniquement en cuir, en peau, en raphia ou en métal.

Touareg Niger

Couteaux discoïdes, symétriques et asymétriques

Vu leurs formes ce ne sont pas des armes d’usages pratique, ce sont plutôt des armes d’apparat ou des objets rituels.
Ce sont des couteaux à formes rondes, ovales ou lancéolées,
on les retrouve sporadiquement au Zaïre, République Démocratique du Congo.

Leur origine est commune à différentes ethnies, tous ces couteaux sont relativement rares, il en existe en bois également.

Au nord-est, ce sont principalement des couteaux d’ornement à la finition délicate mais on trouve également des couteaux de travail.
Dans
le sud, ces armes portent le nom de hachoir, leur finition est de telle qualité et à ce point rare qu’il ne peut pas s’agir d’outils.

A part les modèles plus petits, ils sont tous utilisables comme armes de taille.
Le centre de gravité ce trouve plutôt à l’avant.

Yanzi Zaïre

Couteaux types faucilles 1

L’arme faucille prend certainement ses origines dans l’ancienne Égypte.
De mon point de vue, ont
peut considérer trois groupes dans les couteaux de type faucilles.

1. République Démocratique du Congo, anciennement Zaïre, et pays limitrophes tels que le Congo, le Gabon, la Centrafrique et le sud Soudan.

Il est difficile de dire comment ont évolué ces armes, il se peut qu’elles soient nées des couteaux de jet.
La plupart des peuples
présents dans la région venaient du nord, ils étaient donc originaires de régions des savanes, là où on se servait des couteaux de jet.
Leurs déplacements les poussaient vers les régions boisées de la jungle
où on ne pouvait se servir des couteaux de jets. 
On peut donc considérer cette métamorphose comme ayant été adaptée à leur environnement.

Leur longueur varie entre 30 cm à plus d’un mètre, la pointe a souvent une partie élargie et parfois perforée.
En bas de la lame côté intérieur il y a un éperon en
demi-lune, qui sert à parer un coup et également à fixer une attache de transport. 

Parfois cet ergot n’existe pas. Ces armes n’ont pas de fourreau.

Par leur forme, les faucilles de grandes tailles servaient à blesser les hommes derrière leurs boucliers.

Boa R.D.Congo

Couteaux types faucilles 2

2. Ce deuxième groupe d’armes de type faucilles est composé d’armes venant du nord-est de la République Démocratique du Congo,  anciennement le Zaïre.

Il regroupe des armes plus courtes avec une poignée généralement plus longue.
Elles ressemblent aux serpes européennes qui servent à ébrancher les arbres, mais beaucoup plus travaillées.

La soie qui entre dans la poignée peut mesurer entre 2 et 10 cm.
La lame
s’élargit d’un ou des deux côtés, puis se projette vers l’avant immédiatement ou après 10 à 25 cm au maximum.
Elle
se termine par une pointe plus ou moins effilée, aiguë ou mousse.
Elle est travaillée de la même manière des deux côtés, sauf parfois pour les décors ciselés.

Les plus connues et collectionnées son celles dites des Mangbetu que l’on nomme parfois Trumbacsh.
On en distingue trois catégories que vous allez découvrir dans cette galerie.

Mangbetu R.D.Congo

Couteaux types faucilles 3

Ces couteaux de types faucilles sont assez restreints et comprennent des armes longtemps considérées comme outils de la région des Grands Lacs de l’est
de la République Démocratique du Congo, anciennement le Zaïre et des régions
limitrophes, notamment chez les Tutsi et Hutu des Rwanda et Burundi.
En fait, à l’origine ils servaient à couper les régimes de bananes, mais
ils ont également servi fréquemment lors de combats.

Ce couteau présente une forme constante si ce n’est en taille et section de métal, et son aire de dispersion est importante.
Il existe un modèle plus court sans tige où la partie coupante est plus longue.
On en trouve des copies en bois et en os, couteaux miniatures chez les Lega pour le rite d’initiation au Bwami.

Tutsi Rwanda

Epées courtes

Il s’agit en fait d’un type intermédiaire entre le poignard et l’épée.
L’épée courte est en général plus large et plus petite que l’épée normale et la lame est à double tranchant.
La pointe
peut être acérée ou mousse ou même élargie.

Ce sont des armes de taille ou d’estoc, celles à pointes mousses ou élargies servent uniquement à frapper.
L’épée courte est une arme de combat essentielle, dès le moment où les adversaires engagent le corps
à corps. Bien entendu elle est très maniable.
On en connait de nombreuses de taille réduite servant aux parades ou autres cérémonies.

Il en existe également en bois, pour l’initiation ou comme insigne de dignité.

Fang Gabon

Epées courbes

Cette collection accueille des épées à deux tranchants, à lame courbe convexe-concave, longue ou courte, voire à angle plus prononcé.
Il existe des lames à pointe élargie, aplatie ou même circulaire,
que l’on ne trouve pas sur les lames droites.
Il s’agit uniquement d’une arme de taille que l’on trouve du nord-est au nord de la RDC (ex Zaïre) et dans les régions voisines.
Il
existe également des armes de parades et de danses.
Ces armes de parades et de danses ne sont pas des armes de combat, elles sont souvent plus fragiles, ornées de matières riches et travaillées de
manière plus fine.

Elles peuvent avoir des lames vrillées et torsadées, des écartements formant des dessins compliqués et des pointes fines ou en palette.
Leurs poignées sont parfois en
ivoire ou en bois, recouvertes d’éléments en cuivre, en laiton ou simplement sculptées.
En
général ce sont des armes assez légères.
Les forgerons Yakoma-Sango sont très orientés sur ce type de travail, surtout sur les couteaux de danses pour les jeunes filles.

Yakoma-Sango R.D.Congo

Epées longues

L’épée est une arme droite à double tranchant,  elle et longue (+de 60 cm) et d’une certaine largeur.
C’est une arme d’estoc et de taille, la pointe est acérée.
De tout temps les épées ont
marqué les hommes par leur présence, la plupart ont un nom qui leur est donné comme à un compagnon ou une maitresse ; certaines sont célèbres.
Les nombreux récits de remise solennelle d’une épée, qu’on trouve dans les sagas scandinaves, semblent montrer que les
épées étaient des pièces familiales de valeur.
Elles se transmettaient de père en fils et elles avaient au
fil du temps encore plus de valeur et de puissance.

Les Vikings par exemple plaçaient leurs épées avant toutes les autres armes et baptisaient souvent leurs épées de nom tel que « Gramr », féroce.
L’épée était l’arme de renom pour les combats singuliers.
On
pourrait aller très loin dans l’histoire des épées car il y eut toujours des épées et dans beaucoup de pays.

Pour l’Afrique, on ne la rencontre qu’exceptionnellement en Afrique Centrale.
On a
identifié de véritables épées indigènes dans le nord-ouest de la République Démocratique du Congo, dans les régions voisines de la République Centrafricaine, ainsi que dans la province du Kivu et plus à l’est.
En dehors de la Centrafrique,
il en est de connues en Éthiopie et dans les régions sahéliennes.
Beaucoup ont été importées ou fabriquées à l’aide de métaux de récupération européens.

Deux épées sont particulièrement connues et appréciées des collectionneurs : la takouba, dite l’épée des Touareg, et le kaskara, une épée caractéristique du Soudan, du Tchad et de l’Érythrée.

Tikar Cameroun

Haches

Les haches sont des armes fascinantes. Le plus souvent quand on dit hache, on pense et associe le mot massacre car en général ce sont des armes assez lourdes.
Mais dans le monde africain, elles servaient à travailler, à tuer, mais je pense avant tout
qu’elles sont devenues de magnifiques objets de prestige hiérarchique.

Ce sont des haches d’apparat, Il en existe de toutes formes, simples ou très complexes comme les haches Songyé-Nsapo.
La plupart de ces œuvres d’arts ont des soudures à froid, méthode particulièrement délicate.
Beaucoup de poignées
sont sculptées de figures zoomorphes ou anthropomorphes, ce sont principalement des objets assez légers, délicats et finement travaillés.
Les lames également
sont parfois ornées de gravures ciselées, elles ont aussi des lames de cuivres, de laitons, incrustées ou serties de décorations ou même ajourées.

Dans cette collection, j’inclus également les herminettes souvent forgées de fer et de cuivre avec la même dextérité.
Certaines haches
rares avaient des manches en ivoire.

Songyé - Nsapo R.D.Congo

Sabres

Le sabre en Afrique est une arme blanche à un seul tranchant, situé du côté intérieur à la courbure.
Il s’agit surtout d’une arme de taille, la force s’exerçant transversalement à l’axe longitudinal.
Cette
arme se retrouve dans l’ancien royaume de Congo, où elle a été fabriquée d’après des modèles portugais.
Diverses ethnies de cet ancien royaume possédaient également des sabres.

Ces tribus disposaient d’un modèle vers l’arrière, et parfois même arrondi.
Le dos du sabre est souvent plus épais comme
certaines épées, mais il présente un petit rebord qui accroche quand on caresse la lame le long de ce rebord.
Cela est inexistant sur les épées.
La ligne d’affutage des sabres est en général plus large qu’une épée.
Les poignées également ne sont pas du tout travaillées de la même manière, elles tiennent bien dans la main et sont assez
cylindriques avec souvent un bas très large en forme de rondelle conique.
Elles n’ont pas de poignée en croix comme la plupart de épées ni de protection de la main.
Sauf
certains sabres du Dahomey, pays maintenant appelé Bénin.

Téké Congo

Lances

Les lances sont en général en métal pour la pointe appelée « fer de lance ».
Le manche en bois est souvent recouvert de
fines bandelettes de métal en fer, cuivre ou laiton.
Une partie métallique est souvent placée en bas pour pouvoir planter ou poser la lance debout.
Certaines ont une partie du manche vers le point d’équilibre, plus gros et sculpté pour la prise en main, comme
chez les Mongo, les Ngbandi.

  
Parfois les lances sont entièrement en métal ou en bois.
Il en existe de beaucoup de sortes différentes, simples ou très élaborés, genre pics, harpons etc.
Certaines avec des barbelures. On retrouve d’ailleurs ces petites barbelures sous certaines têtes de flèche, ce qui permettait à l’arme de tenir le temps que le poison fasse effet.

Un harpon est une arme constituée d’une lance dont la pointe est munie de barbelures.
Ces crochets sont destinés à l’empêcher de sortir lorsque la proie est touchée.
En général le harpon était plutôt pour la pêche, mais son usage a servi également pour la chasse.
Les plus anciennes têtes de harpons préhistoriques connues datent du Magdalénien supérieur.
Elles sont en os ou en bois de cervidés et comportent 1 ou 2 rangs de barbelures, il semble que les têtes de ces harpons pouvaient se détacher de leur hampe, à laquelle elles étaient reliées par une ligne permettant de récupérer la proie.
A l’heure actuelle, certains Inuits s’en servent encore et les activent à l’aide de propulseurs.
Pendant plus de mille ans le harpon à double barbelure
a été l’arme de base de la pêche à la baleine dans le monde entier.

Certaines lances tchadiennes présentent un fer de lance double, voire triple avec un harpon au milieu, parfois en laiton, cuivre et fer ou les 3 en même temps.
Certainement des insignes de chef. D’ailleurs ces fers de lance sont en général
ciselés de décors très fins.

Bonne découverte et bonne visite parmi ces objets empreints de culture.

Jonga R.D.Congo

Sceptres

Le sceptre est un bâton de commandement, parfois surmonté d’une effigie, d’une figure emblématique ou totémique. Mais cela peut être une représentation d’autres choses, d’une arme par exemple, d’un objet de folklore, de danse, de pouvoir etc… Il peut être simple, décoré de pierres précieuses, d’or ou autre, selon les horizons qui lui appartiennent. 

En Afrique il peut être fait de bois, de fer, de bronze, d’ivoire et autres matériaux. C’est souvent un insigne hiérarchique de haut dignitaire, de pouvoir ou de cérémonie, voire de sorcellerie. Le sceptre est souvent lié à la royauté, au pouvoir, à l’ordre, la puissance, la souveraineté, la monarchie. C’est également une signature, une reconnaissance. Un vassal messager qui se voit confier un bâton de commandement doit le montrer au destinataire du message, cela prouve qu’il est bien envoyé par la bonne hiérarchie. On peut honorer un sceptre par crainte ou par intérêt ou même par passion. Dans cette collection vous allez également voir des « armes outils » ou sceptres de danses ou de cérémonies.

Dadiya Nigéria

Récades

Récade Dahoméenne

Les récades sont des objets spécifiques aux rois du Dahomey (danhomè).
Elles y ont eu de nombreuses fonctions.
Elles ont d’abord été l’insigne du pouvoir royal et plus rarement de ceux qui le partagent, princes, dignitaires politiques et religieux par exemple.
On ne pouvait porter une récade que sur autorisation du roi.
Ce dernier pouvait se faire représenter par quelqu’un qui portait une récade, authentifiant ainsi un message reçu.
La récade représentait ainsi le roi lui-même et des textes de voyageurs confirmés par des témoignages oraux affirment que, lorsque le porteur de récade présentait la pièce, on devait manifester alors les mêmes signes de respect que si on était devant la personne physique du roi :
on se prosternait et on épandait un peu de poussière sur son corps. La  volonté des artisans de ne pas laisser se perdre les propos de leurs rois, ou peut-être en raison de l’obligation qui leur en était faite, les a conduits à transformer les récades en objets qui parlent.
Ces propos la plupart du temps sont transcrits dans la lame de l’objet, qui ne pas pour autant la constante de leur forme.
Les dictons retranscrits dans ces lames rappellent la force des rois du Dahomey « Danhomè », leur capacité et leur détermination à vaincre l’ennemi.
Toutes ces fonctions ont rapidement poussé dans l’ombre la fonction première de la récade, celle d’avoir été aussi un instrument de combat.