Les statues des reliquaires Byeri emblématiques sont certainement les plus connues de l’art africain.

Le culte des ancêtres était pratiqué dans tous les villages Fang, aussi bien au Sud du Cameroun qu’au Gabon. Chez les Fang, le Byeri se rattache au culte des ancêtres et plus précisément aux reliquaires qui leur sont dédiés.

Byeri désigne aussi bien le culte que les objets qui s’y rattachent.

Ces reliquaires sont constitués de deux parties :

• Une boîte cylindrique ou « coffre » en écorce qui va contenir des reliques osseuses, que les Fang nomment Nsekh.

• Une statuette perpendiculaire qui surmonte la boîte : Eyema ou une tête nommée Nlo.

Concernant le contenu des boîtes, il est dit que les reliques Fang se composaient de crânes, d’os longs, voire de simples fragments d’os et de dents. Les reliques étaient soigneusement identifiées et prélevées quelques mois après le décès du notable. Nettoyées, séchées et parfois ornées d’incrustations métalliques – cuivre, par exemple.

Quelles que soient les traditions, les sculpteurs ont tiré parti des données obligées de l’objet. La fonctionnalité est, par la même occasion, prétexte à l’émergence de formes.

Il est évident que le manche qui prolonge les fesses et assure l’équilibre de la figure lorsqu’elle est assise sur le bord de la boîte détermine inévitablement le mouvement général de la pièce. La construction du corps valorise l’équilibre rythmé des creux et des reliefs ainsi qu’une certaine vitalité et un pouvoir de stimulation.

Malgré tout, certains styles revêtent une complémentarité entre la puissance du corps massif et l’expressivité du visage. Parfois, une brutalité des lignes ou tout simplement le contraire, une douce souplesse dans les formes.