Cimier Yoruba "Egun" / Nigéria
Sceptre Ga’anda du Nigéria
L’Épée courte Kota-Kota/Fang
Décryptage.
Épée courte de forme très ancienne, largement connue dans son design, mais très mal connue dans son utilité et pourtant assez commune et recherchée.
Personnellement je pense que cette arme est originaire du Gabon, du peuple Kota et, par influence ethnique inter-tribale, elle s’est propagée jusqu’au territoire zaïrois, maintenant la République Démocratique du Congo, et le Congo lui-même.
La lame est restée quasiment la même en deux formes.
La possibilité d’avancer dans le classement ethnique de ces épées courtes réside dans le type de départ de soie, la forme et l’habillage des poignées ainsi que l’ornementation et le peu de ciselures.
Cette épée courte couvre un territoire assez vaste, du Gabon au centre de la cuvette du Congo.
Au Gabon, chez les Kota, les Mbété et les Nzabi.
Cette épée courte est également présente, mais non fabriquée en République démocratique du Congo, dans le groupe Mongo : les Saka, les Konda, les Kele et un peu plus au sud chez les Mfinu, ainsi que les Mboshi à l’est où, là, elle était probablement forgée.
La morphologie de cette arme est assez simple avec une lame lancéolée en forme de feuille de saule, symétrique ou non, marquée en son centre d’une nervure axiale.
Parfois le bord de lame est un peu biseauté.
Certaines lames ont une ou deux empreintes marquées le long de la courbe côté droit, recto-verso (Kota-Kota et Fang).
De plus, j’ai observé que la soie des lames est de trois formes différentes, la première s’épaissit pour entrer dans la poignée, la seconde prend une forme d’étoile à quatre branches, plus volumétrique, et la troisième est plate presque de la même épaisseur que la lame (Adouma).
Nous sommes dans ce cas en présence de trois fabrications différentes.
Après observation, je pense que les lames avec soie en étoile ne se trouvent pas chez les Obamba.
Les leurs sont plates est épaisses.
Il en existe également, moins courantes, avec la lame qui vire en pointe sur un côté (voir dessins).
Obamba dans le haut Ogooué rencontré par Brazza en 1880.
Types de poignées
J’ai relevé trois sortes de poignées, toujours sur une âme de bois, rarement nues, mais habillées de feuilles, fils, ou bandes de métaux.
Les fils de métaux peuvent également être simples ou tressés fin ou épais et enroulés autour du manche (Mfinu, Mboshi etc.).
Cet habillage est fait de fer, de cuivre, de laiton, parfois mélangé avec de très beau rendus, très fins ou plus bruts.
Première sorte :
Manche en bois assez fin, de forme cylindrique avec en son milieu une forme bulbeuse de double cône inversé (parfois décalé du milieu).
Cette poignée fait environ un tiers de la longueur du couteau, parfois un peu plus, sans jamais dépasser la moitié de la longueur (Adouma).
Certains ont une poignée légèrement bombée sur la partie se trouvant le plus près de la soie. (Kota-Fang)
L’habillage de ces poignées est fait de métaux, (fer, cuivre ou laiton), généralement enroulés autour de chaque côté du bulbe conique, de bandes de métal pas très larges, ou de fils, parfois les deux. (Shamaye).
Le bulbe au milieu est nu ou recouvert d’une feuille de métal agrafée par repli ou fixée par petits morceaux de métal (comme une sorte d’agrafe).
L’embout peut aussi être recouvert d’une feuille de métal.
Même travail que les reliquaires dit Kota-Fang. (Kota-Kota).
Deuxième sorte :
La poignée, en partant de la soie, forme un bulbe en amande allongé avec la formation d’un embout conique, voire pointu.
Ce cône est toujours recouvert d’une feuille assez épaisse de métal, souvent de laiton ou fer, plus rarement de cuivre.
Ce cône est fixé sur une rondelle métallique et agrafé sur son recouvrement.
Cette rondelle sert également d’épaulement et d’arrêt pour l’habillage de la partie aux-dessus allant jusqu’à la soie;
partie recouverte de fils de métaux, simples, torsadés ou gros, de section triangulaire.
Ce travail est pour moi typiquement Kota, Fang, Nzabi, Mbété car il rappelle le travail des reliquaires Kota et également la finition des poignées des couteaux de sacrifice calao Kota.
Troisième sorte :
Ce genre nous présente une poignée plus importante en épaisseur et en maintien, c’est d’ailleurs celle où on observent le type de lame à soie plus épaisse et arrondie.
Elle est composée également d’un grand bulbe en forme d’amande allongée partant de la soie jusqu’à un petit bulbe en forme de toupie symétrique, pour repartir sur une partie conique moins longue.
A savoir que cette partie conique peut aussi bien être inversée et finir en pointe tronquée ou large.(Obamba)
Cette poignée, habillée par un enroulement de fer, de cuivre ou de laiton d’une grosse épaisseur, est de section triangulaire, à la façon d’un gros pas de vis.
Seule une partie du côté soie et inversement, au bout après le bulbe en forme de toupie, est recouverte de bandes de métal.
Le centre et le bulbe en sont dépourvus.
Ce sont pour moi des épées Mfinu, Mboshi, Lari, Laali, Obamba.
Pour compléter :
Ces épées courtes sont de différentes tailles, cela peut aller de 25 cm à 55 cm et plus, j’en connais une de 71 cm.
A priori très peu d’étuis sont connus pour ces lames, certains sont en bois et d’autres recouvert de métaux.
Bien sûr j’ajouterai qu’il y a également certains couteaux de ce genre un peu plus atypiques, comme par exemple celui avec une insertion de laiton à sa base près de la soie, recto-verso.
Un autre avec une décoration verticale à la base de la nervure centrale, qui me rappelle certains décors des couteaux de sacrifice Nzabi-Kota du côté du haut Ogooué (formes dites « poisson »).
Et certainement d’autres à découvrir.
Je pense que l’on peut établir le même parallèle de fabrication pour les couteaux de sacrifices dit Kota « Calao » Oselé, etc…
R.Allan
Fiche crée par Allan et Shannon Ridel.
Différents Étuis
Lames Atypiques
Guerrier Obamba ht Ogooué Brazza.
Guerrier Obamba rencontré par Brazza en 1880.
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