Caste des forgerons, une illustration des Nyamakala

Comme mon père, son père et le père de son père, j’ai l’honneur de faire partie de cette puissante caste qui a marqué l’histoire de l’Afrique de son empreinte tel l’ancêtre commun à l’ensemble des forgerons, qui maîtrisait l’art de la forge et tous les secrets de sa science…
… tels tous les maîtres forgerons qui devinrent chefs du Komo, une importante société secrète pleine de mystères, aux pouvoirs spirituels importants !
Ainsi, souvent, les aïeux ont été tenus à l’écart en raison des forces redoutables que nous affrontons dans nos activités techniques quotidiennes : flammes brûlantes, métal en fusion, poids du fer,… leur maîtrise du feu et du métal en faisait des personnages redoutés et très craints.

Encore maintenant, des mères content des histoires nous mettant en scène de façon inquiétante pour éduquer leur garnements.
Si, à l’origine, nous étions réduits à l’endogamie (obligation de se marier à l’intérieur de sa propre caste), avec le temps, les mariages avec d’autres groupes n’ont plus été punis.
A l’époque, chaque famille devait posséder un rôle, une activité, une production spécifique : certains fabriquaient des outils pour la culture ou des objets pour la cour (la maison), d’autres des bijoux pour hommes ou femmes ou des armes pour la chasse.
Aujourd’hui, ces rôles ne sont presque plus imposés. 
On dispose plus de liberté quand aux choix de notre métier.
Mais nous gardons l’habitude, les jours de fête, de chanter au son de la noun flé (flute) et du djembérini (tambourin), cette devise :
Maître de la grande enclume sonore en fer et du couteau divin en fer, aucun homme n’égale en puissance le mâle forgeron que tu es – de même qu’aucun objet n’égale en dureté et en densité la scorie de fer.