Cimier Yoruba "Egun" / Nigéria

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Ngbaka-Gbaya 3

Fiche technique

  • Taille
    Largeur de tête : 29 cm. 
  • Hauteur :
    43 cm.
  • Poids : 
    575 grammes.
  • Matériaux : 
    Fer forgé, fibres végétales, cuir.
  • Pays : 
    République Démocratique du Congo, Équateur, Afrique C
    entrale. 
  • Peuple :
    Ngbaka.
  • Ethnies : 
    Ngbaka, Gbaya.
  • Période estimée : 
    Années 1880-1920.
  • Autres informations :
    Ex collection Edgar Hoppe.
    Ex Collection Peter Westerdijk
    Collection Mémoire-africaine.
  • Réf. littéraires : 
    Ce couteau faisait partie de l’ancienne collection de Peter Westerdijk.
    Il est référencé dans le livre The African Throwing Knife avec
    un modèle similaire après la page 267 planche S.P XI n° 12.

Synopsis

Les Ngbaka – Le Mungo

Les Ngbaka sont confrontés dans de nombreuses circonstances de leur existence à ce qu’ils appellent le monde surnaturel, un ensemble de puissances dont font partie les génies.

Voici ce que rapporte la tradition, aux dires des anciens.
A l’origine, il y a Mungo. Personne ne l’a créé : il s’est lui-même matérialisé, incarné sous la forme d’un homme noir.
C’est lui qui ensuite a fait le monde. Il a engendré le ciel, la terre, les eaux, la forêt.
Il a formé les hommes et les animaux ; quand il a fait l’homme, il lui a donné l’esprit, kulu.
Puis l’homme a eu beaucoup d’enfants. S’ensuivirent alors eu des querelles dans la famille et chacun est parti de son côté établir son village.

Quand les hommes eurent encore plus d’enfants, Mungo leur enjoignit de fabriquer des sagaies, des filets pour la chasse et la guerre, car ils étaient trop nombreux et il fallait que leur population diminue.
Il a aussi distribué le travail entre les hommes et les femmes : aux hommes la chasse et la guerre, ainsi que le débroussage.
Aux femmes, les cultures vivrières. Mungo était content.
Ainsi le Mungo, esprit issu du néant, s’est substantialisé dans la forme multiple de l’univers.
Il n’est pas une divinité transcendante, mais immanente (à savoir que les Pygmées de l’Ituri possèdent une divinité supérieure, d’une nature comparable également nommée Mungo).
Cet esprit supérieur, essentiel, ne fait aujourd’hui, en tant que tel, l’objet d’aucun culte.
C’est une divination lointaine, abstraite, sans aucun rapport avec le monde actuel des humains qui, sous des pressions extérieures contraignantes s’est retrouvée reléguée dans le passé.

En effet, bien que l’on considère maintenant que les génies des pierres, appelés aussi mungos, n’aient plus rien avoir avec le Mungo créateur, il est évident que ces génies en sont le prolongement direct.
Le culte qui leur est rendu par leurs adeptes perpétue certainement celui qui revenait autrefois au Mungo essentiel et que les divinités intolérantes de l’islam puis du christianisme ont relégué parmi les pratiques secrètes de sociétés initiatiques. 

Aujourd’hui -mêmes caractéristiques et mêmes actions créatrices confondues-, l’être suprême est nommé soit Moomé, soit Nazpa.
Le premier terme est considéré comme étant le plus ancien.
C’est essentiellement l’influence missionnaire qui à contribué à faire disparaître le Mungo de la tradition religieuse Ngbaka.
S’ils ont facilement adopté le terme Noomé dans leur premiers ouvrages, les missionnaires ont rejeté systématiquement l’ensemble des puissances surnaturelles Ngbaka et leurs valeurs religieuses, sociales et morales, les reléguant dans le domaine du mal.
Ils en ont fait des représentations du diable et de tous les rituels s’y rapportant, des pratiques de magie criminelles.

(Suite dans le Mungo et les génies des sept pierres).

 

Type Ngbaka.

Descriptif de l'objet

Ce couteau de jet Ngbaka est rarissime par sa forme de lame, avec la pointe de flèche en forme de dard de scorpion qui remonte prêt à frapper.
La pliure est pratiquement à angle droit alors qu’elle est presque toujours en courbe aussi bien chez les Ngbaka que chez les Ngombe qui ont énormément copié ce type de couteau de jet.
Ce qui fait que les ailes de cette arme sont plus groupées que sur les autres modèles déjà connus. 

Les ciselures axiales sont habituelles, se terminant souvent en forme de flèche quadrillée ainsi que son cercle centré au croisement du corps et des lames.
La poignée est habillée de fibres végétales et recouverte de lanières de cuir polies par la patine.
Très belle arme lourde, épaisse, de forge ancienne avec de profondes inclinaisons d’arêtes.

@ll@n