La mobilité des Baoulé 1

Comme la main-d’œuvre gratuite est toujours bienvenue, de nombreux hommes et femmes Baoulé ont le choix entre plusieurs foyers où ils ont la possibilité de vivre.
Ils peuvent échapper au foyer de leurs parents ou maris en s’installant chez un autre parent, parfois dans un autre village.
Pratiquement tous les adultes ont effectué de nombreux voyages d’au moins un mois vers d’autres régions du pays baoulé pour des raisons variées, telles que funérailles, recherche de remèdes, ou visite à des membres de la famille.
Cette mobilité est une caractéristique ancienne relevée par les premiers visiteurs de la culture baoulé et qui n’a fait que s’intensifier avec la construction des routes et du chemin de fer au début du siècle.

À cette époque, les Baoulé utilisaient leur facilité de déplacement comme tactique de défense contre les autorités françaises et les militaires.

Ils pratiquaient ce qui était connu sous le nom de « tactique du vide », abandonnant les villages lors de l’approche des militaires, vivant dans les champs et migrant ensuite vers d’autres parties du pays pour éviter les taxes et autres contraintes.

Henri Labouret* écrit :  » Ces indigènes ont un caractère foncièrement indépendant, ils sont peu attachés à la terre.
Ils déplacent leurs villages avec une facilité déconcertante.

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* Henri Labouret :
Comité d’études historiques et scientifiques de l’AfriFrançaise : Membre correspondant en Afrique Occidentale Française de 1917 à 1927, puis membre correspondant hors des Colonies du groupe de l’Afrique Occidentale Française de 1927 à 1938.