Les Nuer – vie sociale

Les Nuer sont une population nilotique d’Afrique de l’est vivant dans la haute vallée du Nil.
Ils sont présents au Soudan du sud, surtout dans la région du Nil supérieur, mais ont également des représentants de l’autre côté de la frontière, en Éthiopie dans la région de Gambela.

Chez les Nuer, les individus ne sont pas pas soumis à un pouvoir et ne s’attachent pas à la conquête du pouvoir.

Ils vivent en bonne harmonie sociale au sein de leur village qui est leur unité de base.
C’est le système des lignages qui joue le rôle de structure politique.
Au sein d’un village ou entre plusieurs villages Nuer, proches géographiquement, le règlement des conflits se fait d’une manière plutôt pacifique, même quand il s’agit de crimes de sang, par l’entreprise rituelle d’un « mâne », chef habillé en peau de léopard.

Ce chef recherche l’apaisement et la négociation (recherche d’une compensation, généralement en bétail), et dont c’est l’unique fonction.
Il n’a aucun pouvoir judiciaire et ne jouit pas forcément d’un prestige particulier.
Les Nuer étant particulièrement fiers, « le chef à peau de léopard » permet aux parties adverses d’accepter un arrangement sans perdre la face, pour éviter la vendetta.
À la fois, éleveurs et agriculteurs, leur société repose sur la patrilinéarité.
Les femmes stériles sont considérées comme des hommes.

Elles peuvent épouser une autre femme et choisir un homme pour vivre avec elles et rendre enceinte l’autre femme.
L’enfant porte le nom de la femme stérile, qui bénéficie dès lors du statut de chef de famille, et cet enfant est considéré comme le sien.

                                       Guerrier Dinka-Nuer 1929 par G.N.Morhig

Beau bouclier en forme globale de grande feuille d’arbre, travaillée en repoussé, avec un umbo au centre.
Cet umbo permet de passer la main derrière la barre en bois qui traverse tout le bouclier de haut en bas, ce qui fait la prise en main.

Le bouclier est ajouré par des lucarnes réparties sur la hauteur du creux central, permettant de passer des lanières de cuir qui entourent la barre de bois, fixant ainsi la peau sur le bois.
La peau entière est bosselée en cercle autour de l’umbo, en haut et en bas, ces marques suivent le cercle en formant des arcs de cercle.

Ces petites bosses surélevées ont été poussées vers l’extérieur selon une technique de repousse.

Côté face intérieure, toutes ces bosses sont amorcées en début de perforation sur une peau rêche et granuleuse.

La section médiane est marquée par un pli épais qui va constituer sa membrure et en assurer la rigidité, comme ces bâtons qui forment l’armature centrale des boucliers nilotiques.

A la guerre, les Nuer et les Dinka avaient des boucliers en peau de vache repoussée, arme d’attaque et de défense. 
 

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