Les Turkana

Au sud du Soudan, les groupes nilotiques ont des liens historiques, culturels, linguistiques et géographiques avec ceux du nord-ouest du Kenya, ceux de l’Ouganda, de l’Éthiopie et de la Tanzanie.

Autrefois, les Turkana ne croyaient pas, comme les Éthiopiens, que posséder de la terre et tuer des hommes et du gibier asseyait le statut social d’un individu.
Ces Turkana, rattachés sur le plan linguistique aux Nilotes* des plaines, disaient que c’était  » le savoir et non la puissance qui fait un combattant ».
Pour eux les informations donnant accès aux pâturages, aux mines de sel, aux points d’eau et à la localisation du bétail de leurs ennemi avaient plus de valeur que la possession de la terre.
Ils n’en avaient pas moins une organisation militaire développée et leurs forgerons fabriquaient des lances, des piques de combat, des massues et des couteaux divers.

Avec les tribus, Pokot ou Suk, Toposa, Didinga et Larim, ils utilisaient d’étroits boucliers rectangulaires en cuir, semblables à celui présenté.
Ces boucliers étaient en peau de rhinocéros ou d’hippopotame, renforcés par un long manche qui servait de poignée.
Certains étaient striés et gravés de part et d’autre de la membrure.
Les Acholi et les Lango avaient des boucliers rectangulaires en peau plus larges et peints de bandes horizontales.

* Nilotes : Les peuples nilotiques sont des peuples indigènes de la vallée du Nil qui parlent des langues nilotiques, un sous-groupe des langues nilo-sahariennes parlées dans le sud du Soudan, en Ouganda, au Kenya et au nord de la Tanzanie.
Les populations nilotiques sont essentiellement des pasteurs.

                        Un guerrier et son prince, tribu des Banyoro.
Dessin d’après une photographie de Richard Buchta publiée par Friedrich Räzel (1885 )