Le couteau de jet « mbalio » et ses derniers forgerons Mbati.

Enquêtes en Centrafrique de 1989 à 1995 / I&M – Bulletin n°47 Par Didier Carité. Conclusion.

À l’origine, les couteaux de jet dans leur grande majorité n’étaient que de simples armes lancées par les guerriers vers leurs ennemis au cours des conflits.
Les chefs et les grands tradipraticiens se réservaient des objets de prestige, en général de grande taille et finement gravés.
Les formes de ces armes étonnent : que dire en effet des courbes paraboliques artistiques qui délimitent élégamment leurs contours ? 

Si leurs symboles s’avèrent le plus souvent oubliés, ce n’est pas le cas du mbalio et dungbuta des Mbati qui figurent parmi les plus belles œuvres en la matière de l’Afrique centrale, d’authentiques sculptures sur fer réalisées par des maîtres forgerons chevronnés, experts dans leur art et riches des traditions transmises par leurs ancêtres.
La triste fonction initiale de ces armes redoutables ne peut bien entendu être mise sous silence.

L’arrivée des Européens avec leurs fusils en Afrique centrale les a peu à peu rendues obsolètes dans les combats mais beaucoup
d’entre elles ont été précieusement conservées sous les cases en tant qu’objets traditionnels porteurs de messages
ancestraux.
Ainsi a-t-on continué de les brandir fièrement lors des cérémonies.

Les femmes aussi peuvent brandir le Mbalio au cours des danses traditionnelles.
(Carte photo anonyme et non localisée des années 1930.)