Cimier Yoruba "Egun" / Nigéria

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Baoulé 3

Fiche technique

  • Taille
    Largeur de tête : 13 cm au plus large. 
  • Hauteur :
    43,5 cm et 45 avec le fourreau.
  • Poids : 
    365 grammes et 682 avec fourreau.
  • Matériaux : 
    Fer forgé, bois, cuir, coquillages spondylus.
  • Pays : 
    République de Côte d’Ivoire.
  • Peuple :
    Akan.
  • Ethnies : 
    Abbey, Baoulé.
  • Période estimée : 
    Années 1900-1920
  • Autres informations :
    Salle des vente de Montargis.
    Collection Mémoire-africaine.
  • Réf. littéraires : 
    L’art Baoulé du visible et de l’invisible,
    Susan M.Vogel.

Synopsis


L’art Baoulé – L’or et les ancêtres (suite)


Quand l’or était extrait des mines dans la région de Kokumbo, au XIXe siècle, sa recherche était dangereuse et exigeait des sacrifices à la terre, et à l’or également.

L’or a aussi été utilisé dans les jugements avec épreuves de vérité au cours de laquelle on avait la certitude que l’accusé (e) s’écroulerait sur le sol en tremblant s’il ou elle avait menti après avoir prêté serment sur l’or du aja.

Les hommes et les femmes portent des petits disques d’or montés sur un rang de perles blanches autour du poignet ou juste en dessous du genou pour honorer de nombreux esprits mineurs différents.

L’or qu’une personne achète n’est pas sacré avant qu’il ne meure et qu’il ne soit ajouté au aja.
C’est alors seulement qu’il devient sacré, amuin*, protégé par des sanctions surnaturelles.
Quiconque le volerait, en hériterait de façon illégitime ou se séparerait de l’or dont il a la responsabilité, pourrait être tué par l’esprit qui habite l’héritage.
Tout violeur du aja sera maudit par le gardien de l’héritage et sera puni par la force même du aja.
Alors que l’or brut du trésor sacré de famille ne doit être ni manipulé ni altéré, les ornements en or  contenus dans le aja sont exposés pour certaines occasions.
Les grandes funérailles exigent l’étalage de la richesse de la famille du défunt, de même que celle des autres familles.

Pour honorer votre famille et exprimer les condoléances, les ornements en or et les tissus du aja sont disposés autour du cadavre du défunt lors de son exposition avant l’enterrement proprement dit.

Les biens des différentes familles ne sont pas distingués pendant l’exposition et, après les funérailles, tous les objets sont rendus à leurs propriétaires.
  * Amuin : Dieu ou esprit.

« Texte édifié à partir de L’art Baoulé du visible et de l’invisible » de Susan M. Vogel.

Descriptif de l'objet

 

Cette jolie épée courte  avec son fourreau recouverte de peau d’antilope et ornée de décors a été fabriquée par les forgerons Baoulé
Ce fourreau est orné de coquillages rouges ou orangés, se sont des spondylus senegalensis au nombre de cinq.
Malgré son nom, il peut être récolté tout le long des côtes de l’ouest africain jusqu’au Gabon.
Le fourreau est assez curieux, apparemment il est en deux morceaux, cousus sur les bords, on dirait du cuir, mais un cuir travaillé, et affiné posé sur un autre support assez souple mais non pliable avec un renfort large, genre bandeau presque en haut du côté de l’entrée de lame.
Il est entièrement décoré de dessins blanchis, que le cuir recto-verso.
Le fourreau est orné de quatre parties verticales séparées par des lignes, doublées de lignes de points, chaque section verticale possède des décors différents.
Ont trouve des lignes brisées, avec des points en alterné, ou des décors en feuilles d’arbres clairs avec à l’intérieur des veinures de feuilles en foncé.
Également présentes : des virgules courbes avec un côté plus prononcé en forme de goutte et des lignes parallèles croisées par trois sur le bandeau.
Sur la face arrière on retrouve les mêmes décors hormis les petites représentations en feuilles d’arbres.

La lame est d’une belle forge ancienne à base large avec un étranglement serré et puis une partie large en bombé, suivie d’une pointe régulière.
Un axe central bien présent, avec des lignes de surface en vagues à intervalles réguliers, s’éloignent vers le bord de coupe, tout ceci sur les deux faces.
La poignée en bois a la base un peu plus large que le départ de lame, ce qui est normal puisque quelle suit la forme de la lame en s’évasant.

Le reste de la poignée est de base cylindrique en superposition de deux parties à cônes inversés « genre toupies » et pour terminer un cône tronqué inversé.

Pour accroître leur efficacité, ces épées courtes devaient être soumises à une consécration sacrificielle sur l’enclume du forgeron, en présence du demandeur de l’arme.
Cette coutume démontre bien que le forgeron devait posséder bien d’autres connaissances que son propre métier, il était souvent devin, sculpteur également.
 

@ll@n