Cimier Yoruba "Egun" / Nigéria

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Kouyou 1

Fiche technique

  • Taille
    Largeur de tête : 7 cm au plus large. 
  • Hauteur :
    44,5 cm, 47 avec fourreau.
  • Poids : 
    264 grammes et 513 avec le fourreau.
  • Matériaux : 
    Fer forgé, bois, cuivre, laiton, cuir.
  • Pays : 
    République Démocratique du Congo, Afrique centrale.
  • Peuple :
    Mbochi.
  • Ethnies : 
    Kouyou, Kuyu.
  • Période estimée : 
    Années 1920-1930
  • Autres informations :
    Alpes enchère Chambéry 8/11/2023.
    Collection Mémoire-africaine.
  • Réf. littéraires : 
    Beauté fatale armes d’Afrique centrale,
    Jan Elsen p 223.
     

Synopsis

Art kuyu (Kouyou) 1

 On ne sait que peu de choses sur l’art Kuyu, art d’un peuple situé autour de Owando, dans la cuvette formée par la Likouala, les rivières Kouyou et Alima dans le nord du Gabon.

Le peu que nous connaissons sont dans les collections et consiste principalement en des marottes polychromes Kyebe Kyebe exhibées jadis pour les initiés lors de cérémonies dansantes.
Ces performances conduisaient les danseurs, entièrement cachés sous un vaste costume, à actionner ces têtes grâce à des bâtons permettant de les faire grimper jusqu’à 20 mètres du sol.

De nos jours, les danses existent toujours dans un but de divertissement mais poursuivent la tradition d’une performance incroyable lors de laquelle les danseurs tournoient à vive allure puis s’affaissent en formant un cône.
Il existe des statues dont certaines d’entre elles ont des têtes amovibles.
Que ce soient les têtes ou les statues (plus rares), ce qui nous frappe au premier regard, c’est la richesse et l’abondance des motifs reproduisant des scarifications.
Les visages arborent d’importantes scarifications sur le front rappelant, dans certains cas, les motifs de cauris.
Les tempes sont toujours scarifiées, la bouche généralement entre-ouverte, laissant apparaître des dents élimées.
La coiffure sophistiquée  représente souvent le support d’une représentation animale, parfois leur totem.
Le torse est décoré d’un plastron dont les motifs reprennent ceux du front ou autres parties du corps.
L’ombilic est saillant et bien mis en valeur par la présence de nombreuses scarifications, lesquelles couvrent toute la partie ventrale. 
Les bras, allongés mais d’une grande finesse, sont repliés et ne montrent qu’une petite main à quatre doigts !
Les jambes portent souvent des chevillères,

L’interprétation de tous ces signes est très complexe.
Entre autres, certaines scarifications ont des significations différentes selon leur emplacement et leur rapprochement avec d’autres.

Par exemple, le motif de bouchon (cercles concentriques) peut avoir valeur de protection, mais aussi d’identification sociale.
Placé sur les tempes, il peut aussi être signe de l’autorité du chef etc…
Quant bien même la signification nous échappe-t-elle, nous sommes en présence d’œuvres étonnantes et éclatantes par leur polychromie.

 

Descriptif de l'objet

 

Ces épées courtes Kuyu ont un style bien particulier, sont assez rares, et très prisées des collectionneurs.
Tout d’abord, la lame au talon rétréci est épaisse, très rigide et de forme ogivale.
Un repoussement axial du fer lors de la forge forme un renfort central prononcé donnant un flanc haut léger côté droit et bas côté gauche, ceci en position recto ou verso.
La poignée composée d’une âme de bois représente un tiers de la longueur totale de l’arme.
Elle est d’une seule pièce, composant deux parties :
– une partie basse assez longue de forme elliptique et conique, recouverte d’un habillage très serré en fil de fer tressé où vient se loger la soie de la lame.
– une deuxième partie de base cylindrique pas très longue à très fort étranglement central (presque comme deux cônes ayant la pointe face à face).
Cette partie est recouverte de feuilles de laiton, le bout  est couvert d’une feuille de fer avec un marquage gaufré en forme de croix à angles droits, fixée avec des petites agrafes de fer formant un autre décor en croix.
Le dessous de la base est également couvert d’une feuille de fer.

La partie la plus attrayante est le fourreau d’une forme exceptionnelle, un genre de grand X très allongé.

Ce fourreau est composé de deux plaques de bois sculptées, que l’on peu imaginer comme étant le corps d’une femme avec une queue de sirène en bas et les bras écartés en haut.
De plus, ce fourreau possède une formation avancée recouverte de zinc, possédant un cordon de cuir tressé pour le transport.
Pour ce qui forme les seins féminins, la forme à ce niveau s’évase en extérieur pour se resserrer en allant vers le bas comme le corps parfait d’une femme aux longues jambes.

Ce fourreau est recouvert sur sa face avant d’une feuille de laiton travaillée au repoussé avec plusieurs cartouches rectangulaires verticaux au dessus et en dessous du passage de la lanière de transport.


Trois cartouches présentent un décor gaufré de lignes et creux verticaux ceinturées à trois endroits d’un bandeau de cuivre rouge.

Un cartouche présente des décors en vagues creuses.
Le haut, le bas et le milieu du fourreau sont de plusieurs lignes de points profonds et horizontaux.
La feuille de laiton est découpée en fente sur les bords pour former des pattes rabattues et fixées sur l’arrière du fourreau, ainsi que les bandes de cuivres.
Celle arme est d’une très belle composition, d’un beau design et d’une belle composition de couleurs, certainement une arme de notable.

@ll@n