Cimier Yoruba "Egun" / Nigéria

Vous êtes le

ème visiteur

Kouyou 2

Fiche technique

  • Taille
    Largeur de tête : 7 cm au plus large. 
  • Hauteur :
     40,5 cm, 43 avec fourreau.
  • Poids : 
    260 grammes et 455 avec fourreau.
  • Matériaux : 
    Fer forgé, laiton, zinc, bois.
  • Pays : 
    République Démocratique du Congo et République du Congo.
  • Peuple :
    Mbochi.
  • Ethnies : 
    Kouyou, Kuyu.
  • Période estimée : 
    Années 1920-1930
  • Autres informations :
    Alpes enchères Chambéry 8/11/2023.
    Collection Mémoire-africaine.
  • Réf. littéraires : 
    Beauté fatale armes d’Afrique centrale,
    p 223, Jan Elsen.
     

Synopsis

Art Kouyou (Kuyu) 2

Dans les dernières années du XXe siècle, quelques Kuyu âgés arboraient encore des chéloïdes, signes identitaires reproduits sur les statues.

Qu’elles soient féminines, masculines, asexuées ou androgynes, les figures des statues Kuyu ont le visage et le torse abondamment scarifiés.

Cependant la nature des motifs et leur disposition sur le corps peuvent varier.
Les personnages sont représentés nus, parfois avec la coiffure classique en forme de casque.
Les marques tégumentaires frontales épousent la forme des cauris, généralement associés à la fécondité et à la richesse.
Les joues sont également couvertes de chéloïdes, ce qui est plus rare dans les autres statues kuyu.
Dans l’est du pays kuyu, les statues participent aux cérémonies du Djo où l’on fait revivre la cosmogonie.
L’administrateur colonial Alfred Poupon a rapporté, au début du XXe siècle, que le créateur du monde pour les Kuyu est le dieu serpent Djo qui a donné naissance à Ebongo.
Substitut de Djo, l’ancêtre primordial des hommes est hybride car encore serpent mais aussi humain, à la fois mâle et femelle.
Les scarifications visibles sur le torse évoquent les écailles du serpent mythique.
D’autres marques sont empruntées au reptile : la protubérance temporale qui imiterait son œil latéral et les fines dents épointées.

 

Descriptif de l'objet

 

Ces épées courte Kuyu ont un style bien particulier, sont assez rares et très prisées des collectionneurs.
Tout d’abord la lame au talon rétréci est épaisse, très rigide et de forme ogivale.
Un repoussement axial du fer lors de la forge forme un renfort central très prononcé donnant un flanc haut côté droit et bas côté gauche, ceci en position recto ou verso.
Le tour de lame est marqué d’une légère épaisseur donnant le départ de la ligne d’affutage.
La poignée composée d’une âme de bois représente un tiers de la longueur totale de l’arme.
Elle est d’une seule pièce, composant deux parties :
– une partie basse assez longue de forme elliptique et conique, recouverte d’un habillage très serré en fil de fer tressé où vient se loger la soie de la lame.
– une deuxième partie de base cylindrique pas très longue à très fort étranglement central (presque comme deux cônes ayant la pointe face à face).
Cette partie est recouverte de feuilles de laiton puis le bout et le dessous de la base sont couverts d’une feuille de zinc.

La partie la plus attrayante est le fourreau d’une forme exceptionnelle, un genre de grand X très allongé.

Ce fourreau est composé de deux plaques de bois sculptées, que l’on peu imaginer comme étant le corps d’une femme avec une queue de sirène en bas et les bras écartés en haut.
De plus, ce fourreau possède une formation avancée où l’on peut passer un cordon de transport, ce qui forme les seins féminins.
La forme à ce niveau s’évase en extérieur pour se resserrer en allant vers le bas comme le corps parfait d’une femme aux longues jambes.

Ce fourreau est recouvert sur sa face avant d’une feuille de zinc travaillée au repoussé avec des cartouches rectangulaires verticaux au dessus et en dessous du passage de la lanière de transport.

Ces cartouches présentent un décor gaufré de deux lignes de pointes de flèches superposées et inversées, ceinturées à trois endroits d’une bande de cuivre large.
Le haut et le bas est perforé de trois lignes de points horizontales et parallèles.
La feuille de zinc est découpée en fente sur les bords pour former des pattes rabattues et fixées sur l’arrière du fourreau, ainsi que les bandes de cuivres.
Celle arme est d’une très belle composition et d’un beau design.

@ll@n