Les résistants

« La première opération que je dus diriger eut lieu en novembre 1909.

Un  tirailleur de première classe avait le bras traversé par une lance en allant procéder à une arrestation à 40 kilomètres de Mobaye, sur l’Oubangui même.
Sitôt avisé, je partis le jour même avec quarante fusils dans des pirogues, et à ( heures du soir, je débarquais à Langada où je bivouaquais dans le village abandonné de N’Zapa.
Des patrouilles de nuit m’indiquèrent que des rebelles étaient dans le village plus à l’ouest.

Au petit jour, le lendemain matin, par une tornade violente, je me suis mis en route en contournant une montagne qui surplombe le fleuve de quelques cent mètres, pendant que le caporal clairon Béchaud passait le long de l’Oubangui.
Pendant la nuit, le chef boubou Otto et vingt de ses hommes armés de fusils, avaient descendu le fleuve jusqu’à 1O kilomètres plus à l’ouest, en longeant la rive belge, de façon à barrer la route, le cas échéant, aux figitifs ».

De fréquentes révoltes éclatent çà et là dans l’arrière-pays, chez les Banda : Ngbugu, Langbasi, Yakpa et Vidri.
Ce dernier sous-groupe, commandé par le chef vénéré Baram-Bakié, maintient l’insécurité dans la région par des attaques jugées préjudiciables à sa « mise en valeur » par les sociétés concessionnaires qui ont elles-mêmes approvisionné ce chef en armes à feu.

                                                Coiffure de filles Oubangui.