Textes réalisés à l’aide des textes de J.C. Froelich  administrateur de le F.O.M
Journal des Africanistes 1959.

Ces fameux couteaux de jets « Ha »

Les « ha » seraient des couteaux de jets sans manche. C’est faux, car ont ne les lances pas.
Ce sont des sceptres ou couteaux hiérarchiques.

Le ha est gardé par le gâ pak* ; lorsqu’il exécute les rites, le nia ndifu* le prend à la main droite, la pointe vers le sol ; avant de faire les invocations, ils souffle fortement, expulsant sa salive comme s’il voulait se purifier la bouche.
Le possesseur du ha est le belaka de Ganha ; le ha existe en plusieurs exemplaires, mais les arnabe* Mbum qui en possèdent, les tiennent du belaka Nganha.
En fait le belaka détient plusieurs ha et chaque chef de clan en possède trois qui sont conservés dans les grottes de la montagne.
Lorsque le belaka intronise un dignitaire, il lui remet un ha qui sera restitué en cas de mort.

« Les trompettes fora, ont la forme de celles qui sont représentées sur les frise chaldéennes et égyptiennes, leur fabrication remonte à des temps très anciens ».
Leurs pièces s’emboitent l’une dans l’autre depuis l’embouchure jusqu’au pavillon ; elles ne doivent sortir que devant le belaka et ne quittent jamais le village sans lui.
Ces trompettes sont conservées avec les ha du belaka et les tambours akira, dans le pak kenzi.

Le pak solâdzal, comprend le fempak ou case des hommes, le buar ou case des femmes et le pak Kenzi ou pak de la bière, qui contient en permanence les regalia, c’est-à-dire les objets sacrés de la chefferie qui ne quittent pas le village.
On ne doit pénêtrer dans le pak kenzi qu’accroupi et avec respect.
Le ha est une entité enveloppée de mystère mais qui pourrait se définir comme une sorte de conscience collective intrinsèquement constituée, tout en étant accessible aux instances des mânes.

 » Le siège du ha  » est un sommet sacré dont l’emplacement est signalé par la présence d’un certain nombre de couteaux de jet.
Premier servant du ha, le belaka détient en un lieu consacré de son palais d’autres fers qui sont les signes du ha.
Fondé sur le service du ha, la fonction royale requiert également du souverain qu’il ne paraisse aux yeux du peuple que coiffé d’un chapeau rituel et précédé de deux serviteurs soufflant dans des trompettes.

Société des africanistes 1959. belaka, hâ, chapeaux, épingles et trompettes.

Femme Mbum, 1905-1907 « Mission Moll ». Cameroun.

*Gâ pak: gardien des deux cases ou sont abrité les objets sacrés ».
*Nia ndifu : prêtre sacrificateur dont les fonctions sont héréditaires ».
*Arnabe : nom qui désignent des chefs de village, uniquement employé pour des les chefs païens.