Cimier Yoruba "Egun" / Nigéria

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Ga'anda 2

Fiche technique

  • Taille
    Largeur de tête : 27,5 cm. 
  • Hauteur :
    96 cm.
  • Poids : 
    601 grammes.
  • Matériaux : 
    Fer forgé.
  • Pays : 
    Nigéria.
  • Peuple :
    de l’Adamawa
  • Ethnies : 
    Ga’anda.
  • Période estimée : 
    Années 1940-1950.
  • Autres informations :
    Vente enchères Orléans.
    Collection Mémoire-africaine.
  • Réf. littéraires : 

    Panga na Visu p 85.

Synopsis

Scarification chez le peuple Ga’anda

 

Chez le peuple Ga’anda du nord-est du Nigéria, les filles subissaient autrefois un processus de scarification qui, comme chez les Bétamarribé, commençait dès l’enfance.
Cette série de rituels, commençait lorsque la fille avait cinq ou six ans.
En six étapes réalisées par tranches de deux ans, des cicatrices étaient faites sur l’abdomen, les fesses, l’arrière de la poitrine, les jambes, les bras et le front.
Elles avaient lieu dans le cadre du processus de cimentation d’un mariage arrangé, qui pouvait avoir lieu une fois les cicatrices terminées.
Elles envoyaient également le message que le statut d’adulte était assorti de souffrance.

Si les Ga’anda ne scarifiaient pas leurs garçons, les jeunes hommes recevaient un message similaire par le biais d’une épreuve d’initiation de trois mois appelée sapa, au cours de laquelle ils étaient fouettés et soumis à d’autres épreuves physiques et psychologiques.
Les pratiques de scarification reflètent également l’histoire dramatique et douloureuse d’un groupe.
Dans l’ensemble, les scarifications de l’enfance sont beaucoup moins courantes que celles pratiquées à l’adolescence ou à l’âge adulte, mais elles sont relativement fréquentes dans les groupes ethniques des pays d’Afrique de l’Ouest comme le Bénin et le Nigéria.
Cette tendance reflète le terrible impact que la traite atlantique des esclaves a eu sur cette région au cours des XVIIIe et XIXe siècles, lorsque des millions de personnes ont été capturées et expédiées en Amérique comme esclaves.
La demande d’esclaves dans les ports de commerce côtiers et le flux important d’armes introduites dans la région par les commerçants ont entraîné une instabilité politique, des guerres et des raids d’esclaves qui ont séparé les familles et détruit les communautés.

Marquer le visage des enfants avec des cicatrices indiquait la tribu, le clan ou la famille à laquelle ils appartenaient, et permettait aux parents et aux communautés d’identifier leurs enfants disparus s’ils en avaient l’occasion par la suite.
Les guerres et les désordres politiques du XIXe siècle dans ce qui est aujourd’hui le sud-ouest du Nigéria ont également encouragé de nombreux groupes distincts parlant des dialectes yorubas étroitement liés à se rassembler pour former un groupe ethnique yoruba plus large.

Les cicatrices étaient généralement faites pendant l’enfance, et les cicatrices étaient une déclaration de citoyenneté yoruba ainsi qu’une assurance potentielle contre les enlèvements.
L’évolution des environnements et des attentes des gens continue d’affecter les traditions de scarification aujourd’hui.
Dans certains cas, le gouvernement s’oppose à la poursuite de cette pratique.
La scarification Ga’anda a été interdite en 1978.
Les Bétamarribé ne peuvent perpétuer leurs traditions que dans les campagnes et dans les villes et villages du Bénin.
Certains éléments de la scarification ont également été victimes de l’évolution d’autres coutumes.

Les Bétamarré portaient traditionnellement très peu de vêtements, laissant leurs cicatrices corporelles élaborées bien visibles pour tous.
Maintenant qu’une grande partie du corps est généralement dissimulée par leurs vêtements, certaines personnes choisissent de ne porter que leurs cicatrices faciales.
Les parents continuent à faire scarifier leurs enfants, honorant ainsi la tradition et marquant les garçons et les filles comme membres de leur culture et de leur communauté.

 

(Marla C. Berns Stratégies de commémoration chez les Ga’anda du nord-est du Nigeria, 2020.)

Descriptif de l'objet

 

Grand sceptre en fer forgé, le corps est droit, assez large, presque trois centimètres avec une prise en main presque cylindrique avec en bout un cabochon tronconique.
Le corps s’arrête en angle droit sur une partie transversale plate et en évasement formant une sorte de tête de hache avec un renflement martelé en creux.

Sur la droite de cette partie formant une hache, la terminaison rappelle le bas de prise en main cylindrique avec sa partie tronconique également.
Sur cette hache vient se positionner en vertical une pointe élancée en forme de lance, décalée par rapport au corps principal.
Sur cette pointe est ciselée une ligne en flashs sur tout le tour et également sur la partie du bord droit du corps inférieur.
La partie intermédiaire en hache est ciselée de lignes en tirets parallèles verticaux sur son bord bas, des traits en croix au centre formant des triangles et vers sa pointe droite évasée, des lignes courbes ornées de petits flashs en forme de feuilles. 

L’excroissance en creux est ciselée d’un dessin en forme d’œil entourés de flashs identiques formant les cils de cet œil.
Le corps principal, lui, est décoré de quatre motifs formés de trois rectangles horizontaux collés l’un contre l’autre avec une pointe en angle dirigé sur l’axe central.
Ces quatre motifs partent du bord extérieur du corps, c’est-à -dire du côté droit.

La face arrière n’a aucune décoration ou ciselure.
Cet emblème hiérarchique est impressionnant.

@ll@n