Gbaya Bumali 7
Fiche technique
- Taille :
Largeur de tête : 12,5 cm au plus large.
- Hauteur :
66 cm. - Poids :
680 grammes. - Matériaux :
Fer forgé, cuivre, cuir.. - Pays :
Gabon, Cameroun, République Centrafricaine, Congo Brazza. - Peuple :
Gbaya. - Ethnies :
Bumali, Kara, Buli, Biyanda. - Période estimée :
Années 1880-1920 - Autres informations :
Ex collection Éric Claude.
Collection Mémoire-africaine.
- Réf. littéraires :
Kipinga p 174 et 185.
Panga na visu p 98.
Fatal Beauty p 222.
Synopsis
Espaces et cosmologies
Les Gbaya exploitent tout au long de l’année les ressources de leur milieu naturel par la chasse et la collecte, tout en pratiquant une petite culture (manioc, sésame et plantes vivrières).
Sans hiérarchie, ils sont tous à même de profiter de leurs activités et de contrôler le cours de leur vie.
Dans leur conception, l’espace de la vie sur terre est totalement contrôlé par les hommes, tandis que le monde des cieux et le monde souterrain sont dévolus aux divinités dont les contes narrent les comportements.
Ce sont deux mondes parfaitement étrangers l’un à l’autre.
L’organisation de l’espace.
Le terme zân (extérieur) nécessite que soit connu le lieu auquel se réfère celui qui l’emploie, pour pouvoir identifier correctement l’endroit qu’il désigne.
Trois cadres de référence sont distingués : l’espace habité qui oppose un dehors à un dedans, l’espace non habité qui oppose la savane au couvert forestier, et un espace global opposant le ciel à la terre.
L’espace globale : c’est la course du soleil dans le ciel qui structure et oriente cet espace.
Le lever du soleil est interprété comme la phase d’expulsion d’un accouchement quotidiennement répété et définit le lieu où il se produit.
L’astre solaire se déplace ensuite, tout au long de la journée, selon un axe qui matérialise le méridien de la voûte céleste, dite surface du soleil ou surface de l’extérieur, dont l’apogée au zénith est nommé sèé-gàrà (centre de réunion).
Cette voûte s’appuie sur le sol selon les deux lignes d’« horizon » .
Au soir, le soleil se couche (« est rentré dans la terre ») à l’ouest; zû zân (sommet de/ extérieur) dit « la tête du ciel » est le point opposé à l’est « les fesses du ciel »).
Il poursuit sa course pendant la nuit sous terre, selon une trajectoire symétrique, pour au matin, sortir de terre, wèsé kùɲá nù (soulever la terre) et reprendre sa course dans le ciel.
Les phénomènes atmosphériques tels la « pluie »(kórò) et les « nuages » (túrá zân) se produisent dans l’espace de cette voûte céleste.
Au delà se trouve l’espace des « étoiles » sɔ́ɔ́áet et de la « lune » zìk, dit « espace sidéral » nommé littéralement « les entrailles de l’effroi », gbàzàŋ-kúlé.
Cet espace a sous terre un espace symétrique « l’espace souterrain » appelé littéralement « les entrailles de la terre », gbàǎŋ-nù.
Un terme unique désigne d’une part les « divinités » et d’autres part les « ancêtres ».
Enfin, séparant ces deux espaces extrêmes, l’espace sidéral et l’espace souterrain, qui constituent le monde des divinités , se trouve, recouverte par la voûte céleste, la « terre » nù couramment spécifiée comme « la terre ferme », qui constitue le monde des humains.
C’est sur la terre que vivent les hommes, que se déroulent leurs vies et qu’ils demeurent après leur mort en tant qu’ancêtres.
Descriptif de l'objet
Ce couteau de jet Gbaya est dans la même lignée que les précédents, un peu plus massif.
L’arrière du corps est concave jusqu’à la hauteur de l’ergot, qui est également concave.
L’avant est marqué d’une belle arête de renfort pratiquement central, un léger épaulement parallèle lui est adjoint jusqu’à la l’angle au niveau de l’ergot.
L’ergot possède un méplat central en relief prolongé et surmonté d’une excroissance perforée donnant l’impression d’une tête d’oiseau schématisé.
La tête en arc monte en s’élargissant tranquillement après un angle extérieur face à l’ergot avec, entre les deux, une belle insertion d’un cabochon en cuivre.
Ensuite, à mi-longueur, elle forme un brusque épaulement important sur sa courbe dorsale formant la tête de l’arme, plus large, en forme de longue langue.
L’arête centrale du corps monte le long du tranchant intérieur de la tête, une autre parallèle part du cabochon de cuivre, suivie également par une troisième partant de la naissance de l’ergot formant un cartouche de trois lignes de renfort en relief se terminant à environ deux centimètres du bout de lame qui, lui, est parfaitement arrondi.
La courbe intérieure ainsi que le haut de tête sont coupants et bien affutés jusqu’à l’ergot, le corps est plus épais sur sa partie dorsale.
La poignée moins large que le corps est recouverte de lanières de cuir savamment tressées et possède une magnifique patine d’usage.
@ll@n