Les femmes Sara… (suite).

Avec ces deux plateaux dans les lèvres la femme Sara est affreuse ; lorsqu’elle en est privée, elle l’est peu-être encore davantage avec les bandelettes labiales qui lui tombent sur la poitrine.
Ces hideux ornements n’empêchent pas les femmes Sara qui les portent de  fumer la pipe, d’avaler la bouillie de miel qui constitue leur nourriture, et de boire.
Pour absorber un liquide, elles le versent sur le plateau inférieur, qui est légèrement excavé, inclinent fortement la tête en arrière et le liquide coule dans la bouche.
Lorsqu’elles parlent, et elles ne s’en privent pas, les deux plateaux s’entrechoquent et produisent un bruit qu’on a comparé à celui que fait le bec de la cigogne.
On s’est demandé quelle a été l’origine de cette bizarre mutilation.
Quelques auteurs ont émis l’hypothèse que les hommes, en défigurant ainsi leurs femmes, avaient eu pour but d’empêcher les musulmans d’emmener des femmes aussi laides.
D’autres ont pensé qu’il ne fallait voir dans cette pratique qu’une étrange manifestation de la coquetterie féminine.
Ce qu’il y a de certain, c’est que les femmes attachent une grande importance au port de leur soundou.
 
Réf : Docteur R.Verneau,  L’homme, races et coutumes.

                          Réf : Docteur R.Verneau,  L’homme, races et coutumes.