Représentation d’effigies
Mangbetu

Il n’est pas étonnant de constater qu’il n’y a pas si longtemps l’on considérait les effigies pas très nombreuses, aux caractéristiques typiques des Mangbetu aussi bien hommes que femmes, comme des représentations d’ancêtres.
C’est cependant impossible car, s’il est exact qu’à l’instar des autres peuples, les Mangbetu honorent leurs ancêtres, ils ne les représentent jamais  figurativement.
Les atolo sont symbolisés le plus souvent par un bâton fourchu enserrant un panier et qui est disposé dans l’enclos d’un ménage ou d’une famille.
Bien qu’il ne soit pas exclu, contrairement à toutes les habitudes, qu’une seule statue ait pu servir pour le culte des morts, il est certain que ces figurines délicatement sculptées ne sont pas des effigies d’ancêtres et encore moins des représentations de forces impersonnelles utilisées pour la pratique de la magie.
A la lumière de ce qui a été dit à propos de la période pendant laquelle ces sculptures ont été réalisées  » 1908 et 1925 et surtout de l’intention dans laquelle elles ont été faites, on ne peut que conclure que ces sculptures n’avaient pas de véritable fonction ou d’utilité précise, ni dans le contexte de la religion traditionnelle, ni même dans le contexte socio-politique.
En d’autres termes, nous avons affaire ici à un exemple de ce que l’on appelle « l’art pour l’art », fait très inhabituel pour l’Afrique noire, exception faite des objets décoratifs, mais qui est ou plutôt était cependant la norme pour les Mangbetu.
Le phénomène ne s’est produit que pendant une courte période et doit être mis en rapport avec la présence belge.
La presque totalité des statues a en effet été sculptée exclusivement pour des Européens friands de ce genre de sculptures « congolaises » qu’ils aimaient ramener au pays.

Réf :  Herman Burssens et Alain Guisson, Mangbetu, Galerie Kredietbank 1992.


Enfant Makéré. Congo Belge.