Yakoma Sango discoïde 1
Fiche technique
- Taille :
Largeur de tête : 13 cm au plus large.
- Hauteur :
34 cm. - Poids :
185 grammes. - Matériaux :
Fer forgé, ivoire et cuivre. - Pays :
République Démocratique du Congo, République Centrafricaine. - Peuple :
Bantou, Ngbandi. - Ethnies :
Yakoma, Sango, Ngbandi. - Période estimée :
Années 1890-1920 - Autres informations :
Salle des vente : Goldfield Luxembourg.
Collection Mémoire-africaine.
- Réf. littéraires :
Beauté fatale Armes d’Afrique centrale,
Jan Elsen p 211.
Ngbandi Yakoma de Luc Lefebvre.
Panga na visu p 108/109.
Synopsis
Les jumeaux
La survenance de jumeaux dans une famille cause de profondes perturbations dans sa vie religieuse puisque le chef de ménage cesse, pour un temps qui peut durer des années, d’être sous l’influence directe du tolo de ses ancêtres.
Chez les Ngbandi en effet, comme dans toute l’Afrique Noire, les jumeaux font l’objet de croyances et d’attitudes particulières, mais sans aucun rapport avec la circoncision.
La stérilité est considérée comme une tare et les enfants sont toujours désirés.
Pourtant, avec des sentiments contradictoires, les ménages redoutent de donner le jour à des jumeaux, surtout s’ils sont de sexe différent.
Les parents sont en effet tenus d’organiser des danses et des repas en l’honneur de leurs enfants qu’ils croient doués de pouvoirs extraordinaires et dont, par la suite, ils subissent, impuissants, les caprices extravagants.
Le mot ngbo désigne les jumeaux mais signifie également serpent, ce qui fait imaginer aussitôt la tonalité des sentiments qu’on a pour eux : respect mêlé d’une intense crainte.
Cette interprétation du mot se trouve confirmée par l’expression employée par certains hommes qui disent : » Ma femme a pondu deux serpents » au lieu de : » Ma femme a mis au monde deux jumeaux. »
De même, quand un serpent s’égare dans le village, et surtout dans la cour de parents de jumeaux, on dit qu’il vient visiter ses cousins et il serait malséant de le tuer, ce qu’on ne manquerait pas de faire en brousse ou dans tout autre circonstance.
A la naissance de jumeaux, avant même que le second ait été expulsé, on annonce aussitôt l’événement dans tout le village en battant les tambours à deux peaux ngo et les adultes de la famille passent dans les cases pour récolter les cadeaux qu’il est d’usage de leur faire et requérir l’aide des autres parents de jumeaux.
On indique ou rappelle publiquement les interdits à observer : consommation de feuilles de manioc, de chair d’éléphant, de gros poisson, de poisson-électrique (sorte d’anguille), dont l’odeur même serait néfaste pour les jumeaux et pour celui qui en mangerait.
On recommande aux enfants de ne pas siffler, jouer de la flûte ou d’un instrument semblable car des sifflements provoqueraient chez les nouveau-nés des bronchites ou autres maladies de poitrine ou un développement anormal de la rate.
Réf : Persée : Société des africanistes
Jeune danseuse Banziri, Oubangui.
Documentation D. Carité.
Photo Antonin M. Vergiat
Descriptif de l'objet
Cette épée courbe « ngondi » a une lame épaisse et rigide, qui commence en bas par une forme bulbeuse avec une soie épaisse qui traverse une belle poignée en ivoire.
Cette poignée est cylindrique à étranglement central, commençant et finissant par un évasement conique extérieur.
Ces deux évasements et leur face de bout circulaire sont ciselés de décorations en cercles pointés au milieu.
La lame au dessus du bulbe, beaucoup moins large, monte vers le haut en diminution progressive, plus oblique en courbe franche , redescendant même un peu avec une grosse terminaison discoïde.
L’axe axial de cette lame est décoré de lignes de points serrés, de lignes brisées jumelées et de deux insertions de cuivre cylindriques.
Une de ces deux insertions se trouve au centre de la partie discoïde en bout de lame et l’autre à la base haut du bulbe.
Le bord du corps de lame est cranté des deux côtés, le bulbe, lui, est affuté ; tout cela recto-verso.
Très belle arme sans doute une arme de grade et probablement pour la danse.
@ll@n