Lunda 1
Fiche technique
- Taille :
Largeur de tête : 37,5 cm au plus large.
- Hauteur :
62 cm. - Poids :
1010 grammes. - Matériaux :
Fer forgé, bois. - Pays :
Angola, Zambie, République Démocratique du Congo. - Peuple :
Bantoue. - Ethnies :
Lunda. - Période estimée :
Années 1900-1940 - Autres informations :
Salle des vente de Chalon sur Saône.
Collection Mémoire-africaine.
- Réf. littéraires :
Kilonda, haches des songyé et voisins.
Luc Lefebvre 2011.
Synopsis
Peuple Lunda
Le royaume lunda est un empire africain dirigé par un empereur ou une impératrice désigné par un conseil des nobles.
Le peuple lunda réside toujours sur le territoire de son ancien empire, conquis par les colonisateurs belges, portugais et britanniques à la fin du XIXe siècle, qui ont dessiné les états actuels : ce territoire correspond à l’ouest de l’actuel Katanga, à l’Angola du nord-est et au nord-ouest de la Zambie.
Selon la tradition orale, l’empire serait né en 1600 lorsqu’un groupe de populations venant de l’empire Luba et dirigées par Ilunga Tshibinda, frère ou neveu (et donc rival) de l’empereur Ilunga Kalala, émigra vers l’ouest et arriva sur la terre de la confédération Ba Lunda, située dans le Kasaï supérieur au sud-ouest du Katanga.
Il épousa la reine Lueji, fille du roi Konde des Bungu, chef de la confédération, qui lui remit le bracelet sacré lukanu, insigne de royauté. Leur fils Yao Nawedji (1660 à 1675) prit le nom de Mwant Yav (vénérable Yav), qui restera le titre des souverains Lunda par la suite.
Lueji, stérile dit-on, est la mère symbolique de l’empire et c’est une femme nommée Kamonga qui fut la génitrice de l’héritier.
Le premier Mwant Yav étendit le royaume et nomma gouverneurs des chefs d’autres branches Lunda.
La tradition orale rapporte que les frères évincés de la reine Lueji furent à l’origine d’autres groupes de la confédération.
Shinguli aurait fondé le royaume Imbangala sur le Kwango, affluent de la Kasaï, et Chiniama serait à l’origine des Luena et des Tchokwe qui revendiquent Nakabamba, sœur de Lueji, comme « Mère du royaume » ; de leur côté les Mpimin revendiquent comme « Mère du royaume » Muadi Kapuk, une parente de Lueji.
Descriptif de l'objet
Grande hache Lunda d’Angola, manche en bois clair de Combretum zeyheri comportant une frise de triangles (mapembe) ajourés autour de la tête.
Le corps du manche est cylindrique à évasement bas puis rectangulaire à angles arrondis et tête intérieure un peu plus épaisse à angle droit.
La tête est angulaire et forme un L à l’envers supportant la frise déjà citée et, dans la continuité, une arête dorsale striée de tirets parallèles qui s’arrête à la partie cylindrique.
La partie intermédiaire rectangulaire supporte une série d’ornementations diverses.
A savoir :
– deux bourrelets en relief au niveau de l’épaulement entre la partie cylindrique et rectangulaire,
– trois perforations cylindriques en ligne, dont celle du milieu superposée par une perforation en lucarne rectangulaire importante,
– cinq empreintes rondes, sombre, de même diamètre que les perforations et striées de lignes croisées.
Le haut de tête est orné sur sa crête de tirets en bordure et de trois empreintes similaires au manche.
Le centre de la tête est marqué d’une empreinte sombre de même diamètre également et un trou non transperçant, tout cela sur les deux faces.
Seule une signature sur la crête (K.M.B.J) est présente sur une seule face, cette signature se retrouve également sur la même face de la lame.
La lame est conséquente et possède cinq branches qui se resserrent entres elles pour former une soie plus fine qui traverse la poignée et est repliée en boucle derrière la crête.
La lame est épaisse, les deux branches extérieures et celle du milieu font partie du même plan de lame qui rejoint la partie pleine terminale en triple arcs de cercle.
Cette lame est au départ ajourée de deux parties longues triangulaires surmontées de deux parties en oves , du plein de lame.
Deux autres branches moins larges, de section carrée, sont rapportées et centrées dans les deux parties triangulaires vides et fixées dans le creux des deux vides en oves par nouage et torsade lors de la forge.
Très beau travail d’ingéniosité, une tête plate kifwébé est rapportée au centre de la lame sur la branche large du milieu, tout ceci sur les deux faces.
Côté ciselures, on est servi : sur les deux branches extérieures court une ligne de tirets en vague ; le bord de lame est cranté de deux flashs en face à face à quatre endroits de la longueur.
Un décor en frise de tirets, de lignes brisées et courbes est présent au centre de la lame au dessus des deux oves limités par le petit épaulement du bord de lame avant les trois courbes terminales du tranchant.
L’ensemble de la poignée me fait penser au corps d’un fusil géométriquement symbolisé.
@ll@n