Cimier Yoruba "Egun" / Nigéria

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Ingessana " saï " Gaam 3

Fiche technique

  • Taille
    Largeur de tête : 10 cm au plus large. 
  • Hauteur :
     70 cm.
  • Poids : 
    498 grammes.
  • Matériaux :
    Fer forgé, fibres végétale, cuir.
  • Pays : 
    Soudan, Nubie, Kordofan.
  • Peuple :
    Ingessana.
  • Ethnies : 
    Gaam, Nuer-Berta, Fung, Nuba.
  • Période estimée : 
    Années 1871.
  • Autres informations :
    Ex collection britanique.
    Ex collection Ethan Rider, État-Unis.
    Collection Mémoire-africaine.
  • Réf. littéraires : 

    Couteaux de jet du nord
    Luc Lefebvre. p 72.
    The African throwing knife
    p 171 planche S.P VI.
    Waffen aus Zentral-Afrika p 23.
    African Arms and armour p 76.

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    Ce couteau est référencé dans le livre:
    Luc Lefebvre,
    Les couteaux de jets du nord, p 72, n° 130, 2019.

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Synopsis


Ingessana Gaam Saï- Petite chronologie du Soudan.
Chronologie (1820) – 2.

Accusés de violations permanentes des libertés, soupçonnés de favoriser la diffusion de l’intégrisme, dénoncés par la Commission des droits de l’Homme des Nations-unies comme des persécuteurs orchestrant une épuration ethnique et religieuse, les dirigeants de Khartoum ont été placés sous haute surveillance par la communauté internationale.

Certains pays arabes ont, en outre, dénoncé l’appui apporté par le Soudan à l’Irak lors de la guerre du Golfe.

L’oligarchie au pouvoir, soutenue par le Front national islamique, a mis fin à trois ans de régime civil parlementaire et de multipartisme.

Laborieusement mis en place, ce régime dit de transition était le dernier-né d’une évolution politico-juridique particulièrement complexe, caractérisée par la recherche d’une constitution moderne, permanente, adaptée aux traditions soudanaises.
Les tentatives constitutionnelles de construction identitaire par les divers régimes qui se sont succédé – militaires (1958-1964, 1969-1985), civils parlementaires (1956-1958) et transitoires (1964-1965, 1985-1986) – ont échoué alors que le pays se trouvait plongé dans une guerre civile opposant les troupes du pouvoir central aux combattants sudistes entre 1955 et 1972, affrontements qui ont repris en 1983, puis en 1994 et 1995.

 

@ll@n

Descriptif de l'objet


Ce couteau, connu sous le nom de sai, « le serpent », a été retrouvé principalement chez les Ingessana de la province du Nil Bleu, mais également chez les Nuba du Kordofan et les Nuer-Berta qui vivaient au sud de l’Ingessana.

Ce couteau très rare de type Saï Ingessana nous vient du Soudan.
La décoration est assez étonnante de style mahdiste ainsi que les écritures en arabe.

Inscription en arabe : SENJAWE, probablement un nom.
Et sur le deuxième : SENHAWE avec une date, 1871 exprimée en chiffres arabe.
En fait ces deux couteaux ont été proposés aux enchères séparément en Angleterre.
Le premier a été rapatrié en France où je l’ai acquis.
Le deuxième est parti en Amérique, finalement acquis par un ami grand collectionneur également.
Après des études sur ces deux armes, chacun de notre côté, nous sommes tombés d’accord sur le fait que ces couteaux venaient du même endroit, certainement forgés de la même main et nous les avons réunis à nouveau dans une même collection.
J’ai la chance que ce soit la mienne (voir Ingessana Saï 2).

Étude :

Les deux couteaux sont fins pour ce type, composés de fer de haute qualité et décorés avec des manches en peau de crocodile très similaires.
Deux couteaux extrêmement rares avec les mêmes idiosyncrasies provenant de la même collection, suggèrent fortement qu’ils ont été rassemblés.
Le bas du corps est de section rectangulaire épaisse, il s’élargit en montant au niveau de l’éperon.

Un détail important est que les Ingessana étaient farouchement indépendants et parlaient le gaam, qui est distinct de l’arabe.
Les lames d’Ingessana n’ont jamais d’inscriptions avec des noms ou des dates, et l’inscription en arabe suggère fortement que cette lame n’est pas d’origine Ingessana.

Peut-être ces armes proviennent-elles de la Nuer-Berta, dont la langue était l’arabe.
Il pourrait également s’agir d’un objet chargé de commémorer une bataille ou une escarmouche d’origine égyptienne car il est composé de fer égyptien de grande qualité.
Un autre détail constitué par les initiales YI suggère qu’il s’agit d’une pièce commémorative : il est gravé au même endroit que l’inscription arabe, mais sur le côté opposé d’une lame.

D’autre part, il y a également un dessin similaire sur les deux lames, la feuille d’une plante composée de plusieurs petites feuilles accrochées à une ligne courbe.

@ll@n