Résistance à l’intérieur

Les Matakam ont défié les attaques extérieures en se réfugiant dans leurs massifs du mont des Mandara.
Ils ont survécu dans ces massifs pauvres en terre et rétifs à l’exploitation en construisant des terrasses et en élaborant une véritable agriculture de jardin,
Une organisation sociale basée sur des communautés de structure segmentaire, d’accueil et assurant l’autonomie des différentes unités.
Ils ont résisté pendant près d’un siècle à la pression conquérante des Foulbé, ils résistent encore à toutes les tentatives d’intégration dans la nation camerounaise.
Il semble que toutes leurs ripostes tout au long de leur histoire aient consisté à dire  » non  » et qu’ils aient trouvé la réponse aux conséquences de ce refus définitif.
Il semble aussi qu’à l’heure actuelle ils soient incapables de concevoir une autre stratégie globale, stratégie mouvante du maintien, et la saturation démographique des montagnes jointe aux incitations de l’extérieur entraînent une multiplication des stratégies individuelles.
Tout se passe comme si l’adaptation maximum à un milieu difficile – fruit d’un travail ancestral qu’il faut poursuivre quotidiennement si l’on veut survivre – et très particulier, ne laissant pas de place à l’improvisation, avait pour but une fermeture maximum au milieu extérieur.

Ont parle de résistance pour expliquer la permanence de la tradition chez les Matakam.

Référence : Jean-yves Martin, les Matakam du Cameroun