» Laba »- Labana

Le « Laba » ou Labana est un rite traditionnel pour les combats.
C’est le nom d’une initiation, chez les Musgum, les Massa, les Wina et Toupouri etc..
Cette institution daterait du 19ème siècle.
Elle a lieu tous les dix ans, la dernière manifestation date de 1975.

«Alors commence ‘Labana’, l’initiation…»

On ignore tout de ces activités, perdues dans le secret de la brousse, gardées par des hommes qui signalent l’approche d’étrangers en agitant de longs bâtons fourchus décorés de grelots, ces sistres dont tout non-initié doit fuir le son sous peine de mort.
Le dernier Laba, commencé au Tchad sous le président Ngarta Tombalbaye, dans le cadre du « retour à l’authenticité  » a servi de prétexte à une vaste reprise en main des populations du sud du pays.

Imposé au Tchad, le Laba fut en revanche spontané et populaire.
Au Cameroun, chez les Toupouri et les Massa, il fut vécu comme un défi contre une administration du nord-Cameroun, entièrement musulmane à cette époque.
Les chefs d’initiation de la tribu Mouzouk Zomgoyna passèrent au Tchad.
Le gouvernement camerounais tenta d’empêcher le processus d’initiation de s’engager.
Les sous-préfets agirent brutalement, la gendarmerie brûla quelques quartiers et les silos de réserves mis en place pour les futurs initiés, appelés  » pay  » en toupouri.
Ce faisant, l’administration camerounaise disait lutter contre ‘l’esprit tribaliste contraire à l’unité nationale, puis devant le mouvement général de départ au Tchad, abandonna.
Les missions religieuses, de leur côté, manifestèrent leur opposition à ces « faux dieux ».
L’église catholique, jugeant que la pratique du labana ne pouvait être compatible avec la foi en Jésus-Christ, excommunia les élèves du lycée de Maroua qui avaient participé au Laba.