Cimier Yoruba "Egun" / Nigéria

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Ngbaka-Mabo 5

Fiche technique

  • Taille
    Largeur de tête : 39,5 cm. 
  • Hauteur :
    37,5 cm.
  • Poids : 
    410 grammes.
  • Matériaux : 
    Fer forgé, Fibres végétales.
  • Pays : 
    République Démocratique du Congo; République Centrafricaine, Zaïre.
  • Peuple :
    Ngbaka.
  • Ethnies : 
    Ngbaka Mabo, Mbati, Bondjo.
  • Période estimée : 
    Années 1900-1930.
  • Autres informations :
    Ex collection Konrad.
    Collection Mémoire-africaine.
  • Réf. littéraires : 
    Kipinga p 128.
    The Cutting Edge p 86.
    Couteaux de jets ou la collection d’un peintre. Gp 10.
    Âmes de formes, formes de lames, Luc Lefebvre – 2007.

Synopsis

Les Ngbaka et la guerre

 

Dans la tradition orale des anciens Ngbaka, le nom de Gba’banga est cité : c’est le nom parfois donné aux Ngbaka par les Mono et les Mabo du temps où ils étaient dans leur voisinage.
Un vieux Ngbaka nous raconte l’origine de ce nom.

 

« Lorsque nous partions en guerre, nous étions armés de notre bouclier, une lance dans la main droite, deux autres dans la main gauche, et derrière notre bouclier nous avions accroché trois ou quatre couteaux de jets.

À la rencontre de l’ennemi on se lançait d’abord les lances.

Puis le combat engagé, nous nous donnions des coups de lances les uns aux autres, puis on lançait les couteaux de jets.
Dès qu’un ennemi tombait blessé, on criait « gbà ‘bang à » : coupez lui la mâchoire.
On lui coupait la gorge avec la pointe des couteaux de jet et on lui enlevait la mâchoire.
Les mâchoires des ennemis étaient enfilées sur une corde et emportées comme trophées du combat. C
’est pour cela que les Ngbaka-Mabo et les Mono nous appellent « Gba’banga, coupeurs de mâchoires« . »

 

Les Ngbaka, peuple agricole, n’étaient pas guerriers de mœurs, mais dans la lutte ils se défendaient avec acharnement. Les mœurs et coutumes des Ngbaka sont les mêmes que celles des Mandja.
Comme ceux-ci, ils ne faisaient pas d’esclaves, et pris eux-mêmes comme esclaves, ils s’enfuyaient le plus tôt possible.
Ils ne faisaient donc pas de prisonniers de guerre, mais tout ennemi blessé était tué ; quant aux prisonniers, ils étaient conduits au village où les femmes les tuaient à coups de pilons.

Ces récits des vieux Ngbaka sont identiques aux traditions Mandja.
On faisait la distinction entre les victimes du combat.
D’un clan plus ou moins apparenté on ne tuait ni les blessés ni les captifs et on laissait ensevelir les morts.
Un Ngbaka d’un autre clan tombé au combat était laissé sur le champ de bataille. Mais pour des ennemis étrangers, une des victimes était mangée pour célébrer la victoire et pour acquérir les forces du guerrier tombé.
Ce n’était pas du cannibalisme mais plutôt un repas rituel.
Même dans cette période de luttes, les Ngbaka ne se sont jamais adonnés à la chasse à l’homme, ce qui en ce temps se faisait chez les peuples de la chasse.
Ces peuples, faute de gibier, mangeaient de la chair humaine.
Souvent les prisonniers et les esclaves étaient vendus vivants sur le marché ; chaque acheteur indiquait le morceau désiré et payait avec des objets d’échange avant que le malheureux ne soit achevé.

Les autres populations craignaient les Ngbaka non pour le cannibalisme, mais parce qu’avec eux ils terminaient la lutte vainqueurs ou morts, jamais prisonniers.

 

 

Carte postale ancienne belge éditée par Nels vers1900. « Mobeka » est très vraisemblablement une déformation de Ngbaka, précisément des Ngbaka-Minagende.
Le second guerrier à partir de la gauche tient le même couteau de jet que le mbalio des Mbati.

Descriptif de l'objet

Ce couteau Mabo a un type de forge différent des autres, probablement plus ancien, le métal est moins sonore (plus mat à la résonance).
La forge est moins « amalgamée », possède plus de défaut et est plus lourde.

Les courbes sont parfaites, les décors ciselés un peu moins fins ; les arêtes de coupes légèrement remontées vers la face avant sont également bien proportionnées.
La poignée a une patine de préhension magnifique et ancienne.
Il faut savoir que ces couteaux servaient également aux Wama, les maîtres luttant contre la sorcellerie lors de certains rites.

@ll@n