Sara Musgum 2
Fiche technique
- Taille :
Largeur de tête : 17 cm au plus large.
- Hauteur :
62 cm.
- Poids :
505 grammes. - Matériaux : Fer forgé.
- Pays :
Tchad, Nigéria. - Peuple :
Sara. - Ethnies :
Musgum, Mama. - Période estimée :
Années 1890-1930 - Autres informations :
Ex collection Descombes Alain..
Collection Mémoire-africaine.
- Réf. littéraires :
Ehe die Gewehre Kamen p 85/86.
Kipinga p 44/53.
*Alain Descombes,
de Périgueux, né en 1942, ingénieur en agronomie tropicale et sculpteur
à ses heures perdues.
Ce sont ses études d’agronomie tropicale qui l’orienteront durablement vers l’Afrique.
Il y part dès 1967 ou il séjourne et travaille pendant 34 ans dans plusieurs pays (Gabon, Rwanda, Côte d’Ivoire, Cameroun, Zaïre…).
Il arpenta en long et en large les pistes des pays où il travailla, parcourant la brousse, couchant dans les villages, s’immergeant véritablement dans
ce monde « noir ».
Au hasard des rencontres, on lui présenta des objets traditionnels, certains lui furent donnés, certains échangés et il en acheta d’autres.
Cette collection est de nature très variée, ses choix s’étant portés sur des objets liés aux circonstances d’une émotion, d’une esthétique, d’une rencontre.
Dans le but de redonner une vie à tous ces objets et de transmettre à d’autres leur réalité, Alain Descombes a présenté l’ensemble de sa collection à la vente.
Cette pièce collectée in situ en fait partie.
Synopsis
Organisation 1
Chez les Sara du Tchad, on ne trouve pas de forte hiérarchie sociale mais plutôt des communautés indépendantes de la taille du village ou de l’enclos familial élargi.
Absence donc de chefs importants, les pouvoirs de ceux-ci étant d’ailleurs limités par suite d’une grande autonomie familiale.
La société Sara est une société acéphale, il n’y a, en tant que tel, aucun pouvoir central.
Les seules structures centrales sont constituées par les «centres religieux», dont la fonction principale est l’organisation des rites d’initiation.
Chaque jeune garçon et chaque jeune fille ont vocation à être initiés, l’initiation étant le rite de passage à l’état adulte.
L’agriculture est dominante, l’élevage est très limité, l’économie uniquement de subsistance, sans intervention monétaire.
Comme partout au sein des sociétés traditionnelles, les champs sont cultivés entre les périodes de jachères.
L’affectation des champs à chaque famille y est donc temporaire et est déterminée en fonction des besoins par le «chef de terre».
Le chef de terre ne bénéficie pas, de par sa fonction, de privilège économique significatif.
Héréditaire, la fonction de chef se transmet de père en fils, en dehors de tout droit d’aînesse.
Le fils est choisi par le père parmi l’ensemble de sa fratrie, au terme d’un processus où la parole des sages du village est écoutée.
Les privilèges du chef sont essentiellement d’ordre symbolique, bien plus qu’économique.
Certains traits culturels demeurent.
Les armes comprennent le couteau de jet classique dérivé du bois de jet soudanais. L’habitation constituée par une case ronde au toit de paille conique et aux murs de paille tressée.
La taille des incisives inférieures, les scarifications et, surtout, le percement des lèvres des femmes pour y placer les labrets font partie de ces traits culturels.
Les labrets sont des disques en bois, en terre cuite ou parfois en ivoire, selon les ethnies.
Il existe également des sociétés secrètes généralement masculines, d’initiation et de pratique de sorcellerie.
Homme Sara avec leurs couteaux de jet.
Descriptif de l'objet
Ce grand couteau de l’ethnie Sara est des plus simples, en forme de F inversé ; on le nomme Ila-Kaga (queue de lion).
L’arête tranchante est située sur la courbe extérieure de bas en haut, jusqu’à la partie haute relevée verticalement et redescend à l’intérieur jusqu’à l’éperon central.
Le haut de l’arme est ciselé d’une ligne brisée sur son axe central, sur toute la courbe et sur une seule face ainsi que sur l’éperon.
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